Dans l'est de la Syrie, les soldats américains et les milices iraniennes s'affrontent plus violemment que jamais. Au moins 20 personnes — pour la plupart des combattants pro-iraniens — sont mortes depuis jeudi dans des attaques de drones, de missiles et d'avions de combat, selon des informations américaines et des rapports d'activistes.
Cette situation pourrait entraver la tentative de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni de relancer les négociations sur le nucléaire avec l'Iran. Des diplomates des trois pays avaient rencontré secrètement, la semaine dernière à Oslo, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères et négociateur nucléaire Ali Bagheri Kani.
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a annoncé qu'un drone de fabrication iranienne avait explosé jeudi sur une base près de Hasakah, dans le nord-est de la Syrie, tuant un instructeur américain et blessant six autres Américains.
Les milices pro-iraniennes ont répondu aux frappes aériennes en tirant des missiles sur les positions américaines situées à proximité des champs pétrolifères dans l'est de la Syrie. De nouvelles frappes aériennes américaines ont suivi.
L'armée américaine a déployé environ 900 soldats dans le nord-est de la Syrie, qui doivent, avec la milice kurde YPG, empêcher l'Etat islamique (EI) de se reformer. Les soldats américains ont aussi pour mission de surveiller les champs pétrolifères syriens et d'empêcher l'avancée des groupes pro-iraniens.
Outre les soldats américains, des centaines de membres d'entreprises de sécurité privées américaines sont déployés dans l'est de la Syrie et travaillent comme instructeurs, mais certains collaborent aussi dans le domaine de la logistique.
Les deux parties menacent leurs adversaires respectifs de nouvelles frappes militaires:
L'Iran soutient le président syrien Bachar el-Assad dans sa guerre contre les rebelles et a fortement renforcé sa présence en Syrie ces dernières années. Selon l'armée américaine, près de 80 attaques iraniennes contre des bases américaines en Syrie ont été enregistrées depuis début 2021.
Les nouvelles attaques iraniennes montrent que la dissuasion américaine en Syrie ne fonctionne pas, a commenté sur Twitter Charles Lister, spécialiste de la Syrie à l'Institut du Moyen-Orient à Washington.
Dernièrement, l'accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite visant à rétablir leurs relations diplomatiques, interrompues depuis des années, avait nourri les espoirs d'une détente dans la région. La rencontre secrète entre l'Europe et Bagheri Kani a également servi cet objectif. Il s'agissait de la première rencontre de haut niveau de ce type depuis l'interruption des négociations nucléaires de Vienne en août. (aargauerzeitung.ch)