«Je me suis porté candidat à la présidence parce que je pensais que l’âme de l’Amérique était en jeu. C’est encore le cas», écrit-il dans une lettre diffusée par la Maison-Blanche. Depuis le Bureau ovale, le président sortant s’adressera à la nation avant de remettre lundi les clés de la Maison-Blanche à Donald Trump, son rival républicain qu’il avait battu il y a quatre ans.
Cette passation de pouvoir représente un moment difficile pour Joe Biden, si ce n'est l'humiliation suprême - lui qui avait décrit Donald Trump comme une «aberration passagère» en 2019. Aujourd’hui, c’est sa propre présidence qui semble marquée par le sceau de l’exception, dans une Amérique en proie à de profondes divisions.
Il rappelle qu’à son arrivée, le pays faisait face à une pandémie, une crise économique et «la pire attaque contre la démocratie depuis la guerre de Sécession», évoquant implicitement l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump.
«L'idéal de l'Amérique est entre vos mains», met encore en garde Joe Biden dans cette lettre testamentaire publiée mercredi, qui ne contient pas le nom de Donald Trump. Il préfère y défendre son bilan: une économie robuste, un chômage historiquement bas et une baisse continue de l’inflation.
Il souligne également une criminalité violente au plus bas depuis 50 ans, contrastant avec le tableau sombre dressé par Donald Trump, qui décrit une Amérique en déclin. Malgré un mandat marqué par une forte inflation et des critiques sur son âge, Biden se dit fier d’avoir servi son pays.
Cependant, l’ombre de Donald Trump, désormais réélu, plane sur cet adieu. Le procureur spécial Jack Smith a conclu que Trump aurait été condamné pour tentative de renversement des résultats de 2020 s’il n’avait pas regagné le pouvoir. Joe Biden, qui avait espéré à nouveau le vaincre, a finalement renoncé à briguer un second mandat, laissant sa vice-présidente Kamala Harris affronter une défaite électorale.
Dans une interview parue mercredi dans le Washington Post, son épouse Jill Biden, alliée indéfectible face aux nombreuses tragédies familiales comme aux épreuves politiques, a conclu en ces termes: «J'espère que les Américains se souviendront de Joe comme d'un président fort, plein d'empathie, intègre et droit».
Avant d'ajouter, comme si elle n'y croyait pas vraiment:
(mbr avec ats)