Jeudi, les six juges conservateurs, qui constituent la majorité de la Cour Suprême, ont estimé que l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA) ne pouvait pas édicter de règles générales pour réguler les émissions des centrales à charbon, qui produisent près de 20% de l'électricité aux Etats-Unis.
«Aujourd'hui, la Cour a retiré à l'Agence de protection de l'environnement le pouvoir que le Congrès lui a donné de répondre au problème le plus pressant de notre époque», dénonce dans un argumentaire distinct la magistrate Elena Kagan au nom des progressistes, alors que les six années les plus chaudes ont été enregistrées au cours de la dernière décennie.
L'arrêt a immédiatement été salué par plusieurs gouverneurs républicains à l'origine de la procédure en justice, mais jugé «catastrophique» par l'élue démocrate de la Chambre des représentants Alexandria Ocasio-Cortez.
Depuis, l'ère Trump, un climatosceptique hostile à toute mesure contraignante pour l'industrie, a fait entrer trois magistrats républicains au sein du temple du droit américain, cimentant sa majorité conservatrice (six juges sur neuf).
Le dossier trouve sa source dans un plan ambitieux adopté en 2015 par Barack Obama pour réduire les émissions de CO2. En 2019, Donald Trump avait publié sa propre «règle pour une énergie propre abordable», limitant le champ d'action de l'EPA au sein de chaque site de production d'électricité, sans l'autoriser à remodeler tout le réseau.
Un tribunal fédéral ayant invalidé cette mouture, plusieurs Etats conservateurs et l'industrie du charbon ont demandé à la Cour suprême d'intervenir et de préciser les pouvoirs de l'EPA. Le gouvernement du démocrate Joe Biden avait fait savoir qu'il ne comptait pas ressusciter le plan de Barack Obama et avait demandé à la haute Cour de déclarer le dossier caduc. (ats/sia)