La Californie a présenté des excuses officielles pour son rôle dans l'esclavage et la perpétuation de politiques discriminatoires envers les Afro-Américains. L'Etat américain n'envisage pas pour l'instant de réparations financières afin de compenser cet héritage.
Le gouverneur démocrate Gavin Newsom a signé une loi jeudi validant le texte de cette déclaration, qui doit être conservée à perpétuité dans les archives du «Golden State»:
Ces excuses ont été saluées par les militants Afro-Américains, mais beaucoup d'entre eux regrettent que l'Etat ne prévoie toujours pas de réparations financières pour les descendants d'esclaves.
Cette mesure était la recommandation principale formulée l'an dernier par un comité mis en place dans la foulée du mouvement «Black Lives Matter» et des vastes manifestations antiracistes qui ont secoué les Etats-Unis après la mort de George Floyd en 2020.
La Californie n'a jamais compté parmi les Etat esclavagistes, mais elle a laissé les propriétaires sudistes y envoyer leurs esclaves entre 1850 et 1860 lors de la ruée vers l'or et elle a poursuivi les fugitifs.
Après la guerre de sécession et l'abolition de l'esclavage, l'Etat a également interdit les mariages interraciaux pendant des décennies, toléré l'existence de branches locales du Ku Klux Klan et mis en oeuvre des politiques pour chasser les Afro-Américains de certains quartiers.
Face à l'ampleur des sommes en jeu, le sujet des réparations suscite de nombreuses crispations ou moqueries aux Etats-Unis.
En 2023, une commission créée par la ville de San Francisco a provoqué la polémique en recommandant de verser 5 millions de dollars à chaque Afro-Américain éligible. Un projet dénoncé comme «absurde» et irréaliste par l'opposition républicaine.
Aux Etats-Unis, une dizaine d'Etats ont formulé des excuses officielles pour leur rôle dans l'esclavage.
En décembre, New York a également créé une commission chargée d'examiner cet héritage et d'envisager d'éventuelles réparations financières. (ats/afp)