Le gouvernement américain a rendu publics des milliers de documents du FBI et de la CIA en lien avec l'assassinat de John F. Kennedy, en 1963. Les rapports déclassifiés montrent que les enquêteurs ont multiplié les pistes.
L'assassinat a donné lieu à de nombreuses théories complotistes, alimentées par des centaines de livres et de films, comme celui d'Oliver Stone «JFK» (1991).
Alors que l'événement continue d'alimenter toutes les théories du complot, les rapports montrent que l'enquête a porté tant sur les services de renseignement soviétiques que sur des groupes communistes en Afrique ou la mafia italienne, pour déterminer si Oswald avait bénéficié de complicités dans ce meurtre, commis le 22 novembre 1963 à Dallas, au Texas, et qui avait provoqué un choc dans le monde entier.
Ils montrent notamment que les Etats-Unis ont intensifié leurs activités d'espionnage et d'influence sur le régime cubain de Fidel Castro, avec qui Oswald avait eu des contacts, et que le gouvernement de Kennedy voulait renverser.
Les 1491 documents ont été diffusés sur le site des archives nationales américaines, qui contient déjà des dizaines de milliers de dossiers liés à la mort de Kennedy et à l'enquête qui a suivi.
Elles réfutent les conclusions de la commission d'enquête dite «commission Warren» qui avait déterminé en 1964 que Lee Harvey Oswald, un ancien commando marine ayant vécu en Union soviétique, avait agi seul dans l'assassinat du président Kennedy. Oswald a été tué le 24 novembre 1963 par Jack Ruby.
Certains pensent qu'Oswald a été utilisé par Cuba ou l'URSS. D'autres estiment que l'assassinat a été commandité par l'opposition cubaine avec le soutien des services secrets américains et du FBI, ou par des opposants à JFK aux Etats-Unis.
En 2017, Donald Trump avait rendu publics des dossiers dans cette affaire, conformément à une loi du Congrès de 1992 exigeant que tous les documents liés au président Kennedy soient publiés dans les 25 ans.
Le président Biden, qui avait promis de respecter la loi, avait toutefois reporté d'un an en octobre la déclassification de nouveaux documents. La Maison Blanche est désormais sous pression de rendre publics les autres documents avant le 15 décembre 2022, sauf si elle a des raisons de les conserver au secret.
Philip Shenon, spécialiste de l'assassinat de Kennedy, a estimé dans le magazine Politico que certains documents ne seraient jamais publiés pour des raisons de sécurité, et que cela continuerait à alimenter les thèses complotistes. Selon lui, 15 000 documents restent au secret, la plupart émanant de la CIA et du FBI. (ats/jch)