La saison des incendies bat son plein en Europe depuis maintenant plus d'un mois. Bien que pas encore terminé, l'été 2022 a déjà pulvérisé de nombreux records. Les feux de forêt ont été particulièrement nombreux et, surtout, extrêmement dévastateurs, alimentés par la sécheresse et les vagues caniculaires qui ont traversé le continent à plusieurs reprises.
Plus de 660 000 hectares de végétation sont déjà partis en fumée depuis janvier, un record à ce stade de l'année depuis le début des données satellitaires en 2006. La France et l'Espagne ont été particulièrement touchées avec, respectivement, 61 507 et 245 502 hectares anéantis.
Mais qu'est-ce que cela signifie, concrètement? Pour avoir une idée de l'étendue des dégâts, on a tracé sur une carte de la Suisse des superficies équivalentes à la végétation dévorée par différents feux ayant eu lieu cet été. Sélection.
Plus de 61 000 hectares (615,07 km2) de végétation sont partis en fumée en France depuis le début de l'année. C'est un chiffre énorme, le double du total enregistré sur toute l'année 2021.
Concrètement, cela correspond à une superficie s'étendant de Nyon à Villeneuve au sud, jusqu'au lac de Joux, Penthalaz et Epalinges au nord. Une zone qui occupe une bonne partie de la rive nord du lac Léman et qui englobe des villes telles que Lausanne, Morges, Vevey et Montreux, ainsi que presque tout le district de Morges.
La carte ci-dessous montre une superficie équivalente, mais tracée sur une autre partie du pays: elle comprend tout le canton de Genève, tout le district de Nyon, ainsi qu'Aubonne et Bière.
Un tiers de la surface brûlée en France peut être imputée à deux incendies qui ont ravagé le département de la Gironde en juillet. A eux seuls, ces méga-feux ont traversé 20 800 hectares de végétation, soit 208 km2: la presque totalité du canton de Genève.
Le plus gros des deux incendies en Gironde s'est déclaré près de la commune de Landiras et a laissé derrière lui 13 800 hectares de végétation calcinée, un peu moins que le bilan national de l'année 2020. C'est l'équivalent d'une superficie allant de Rolle à Prilly au sud et de Bière et Crissier au nord, passant par Apples et Colombier (VD).
L'autre incendie qui a ravagé la Gironde en juillet a eu lieu près de La Teste-de-Buch. Plus petit que l'autre, ce feu a tout de même traversé 7000 hectares de forêt: un morceau de côte lémanique allant de Nyon à Saint-Prex et s'étendant jusqu'à Etoy, Burtigny et Genolier.
Les méga-feux en Gironde ont été fixés fin juillet, mais le département n'a pas fini de souffrir. Le 9 août, un nouvel incendie a démarré, cette fois à Saint Magne.
Les pompiers sont parvenus à le fixer six jours plus tard. Bilan: 7400 hectares brûlés, un peu plus du brasier de La Teste-de-Buch. L'équivalent de la ville de Lausanne, à laquelle on ajoute une petite portion au nord.
L'Espagne a également été rudement touchée par les flammes, encore plus que la France. 245 502 hectares de forêt, soit 2455 km2, ont été consommés par le feu.
C'est l'équivalent d'une partie conséquente du Bas-Valais et de quelques portions du canton de Vaud, jusqu'à Villeneuve.
Le plus important des feux de forêt que l'Espagne a subi cet été s'est déclaré dans la Sierra de la Culebra, un massif montagneux près de la frontière avec le Portugal.
Plus de 25 000 hectares de végétation sont partis en fumée entre le 15 et le 20 juin, ce qui correspond à une partie du littoral neuchâtelois, des communes de Colombier à l'ouest et Saint-Blaise à l'est.