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Alors que le pays bat de tristes records en matière de violences faites aux femmes, il a décidé vendredi de se retirer d'un texte visant à garantir leurs droits.
20.03.2021, 11:5822.03.2021, 15:21
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décidé vendredi de quitter la Convention d'Istanbul qui protège les femmes.
Un annonce qui a suscité un véritable tollé au sein du principal parti d'opposition du pays. D'autant plus que le pays connait une hausse des agressions.
Quelsenjeux?
La Convention d'Istanbul de 2011oblige les gouvernements à adopter une législation qui réprime les violences faites aux femmes. C'est le seul instrument contraignant au monde qui agit ainsi.
Il réprime notamment
- La violence domestique et autres actes similaires
- Le viol conjugal
- La mutilation génitale féminine
Ce que les conservateurs lui reprochent
- La convention «nuirait» à l'unité familiale
- Elle «encouragerait» le divorce
- Ses «références à l'égalité» seraient utilisées par la communauté LGBT pour être mieux acceptée dans la société
Critiques de l'opposition
Les réactions suite à cette annonce ne se sont pas faites attendre, notamment de la part du principal parti d'opposition CHP.
Sa vice-présidente, Gokce Gokcen, chargée des droits humains, a tweeté que cet abandon signifiait «laisser les femmes être tuées».
Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, a également fait part de sa grande déception, expliquant que cette décision le remplissait d'amertume. Et d'ajouter: «Cela revient à piétiner la lutte que mènent les femmes depuis des années».
Cela revient à piétiner la lutte que mènent les femmes depuis des années
Il s'agit d'«une nouvelle dévastatrice» et qui «compromet la protection des femmes», a réagi la Secrétaire générale de l'institution européenne Marija Pejcinovic Buric. (ats/hkr)
300 femmes assassinées en 2020
La violence domestique et le féminicide restent un problème grave en Turquie. L'année dernière, 300 femmes ont été assassinées selon le groupe de défense des droits We Will Stop Femicide.
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Colonel dans l'armée autrichienne, Markus Reisner est l'analyste militaire le plus cité dans le monde germanophone. Pour lui, la guerre en Ukraine est une affaire globale, et les derniers développements mettent l'Europe dans une situation difficile.
La semaine dernière, l'Ukraine a signé un accord sur les matières premières avec les Etats-Unis, mais toujours pas de cessez-le-feu en vue. Comment évaluez-vous l'état actuel des négociations pour la paix?
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