Quelques actions sporadiques et incidents ont éclaté mercredi matin à l'occasion de l'appel lancé sur les réseaux sociaux à bloquer la France, journée d'évaluation de la colère sociale. De son côté, Emmanuel Macron, toujours englué dans la crise politique, doit nommer un nouveau gouvernement.
Le président a nommé mardi soir un de ses fidèles, Sébastien Lecornu, au poste de premier ministre en remplacement du centriste François Bayrou, démissionnaire après la chute lundi de son gouvernement lors d'un vote de défiance des députés sur son plan de désendettement du pays.
Mercredi matin, 75 interpellations ont eu lieu dans la région parisienne, selon la police, notamment après des tentatives de blocage du périphérique.
Le ministre de l'Intérieur sortant, Bruno Retailleau, avait prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré. Environ 80 000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés sur tout le territoire, et quelque 6000 dans la capitale, où différentes actions ont été constatées par des journalistes de l'AFP.
Les autorités avaient multiplié les mises en garde et annoncé qu'elles surveilleraient particulièrement les points vitaux pour le pays, comme les raffineries par exemple.
A Paris, le trafic est «quasi normal» pour les réseaux de métro et de bus et «perturbé», avec deux trains sur trois qui circulent, sur la ligne B du train régional RER, qui traverse la région parisienne du nord au sud via le centre de Paris et dessert l'aéroport de Paris Charles-de-Gaulle. Des lycées ont aussi été bloqués.
La mobilisation restait dans l'ensemble limitée.
«On pensait être plus nombreux», regrettait Cédric Brun, tourneur-fraiseur et syndicaliste chez PSA à Valenciennes dans le Nord de la France, bloquant un rond-point d'accès à une zone commerciale.
«Ce qui est malheureux, c'est qu'il y a plus de révolutionnaires sur Facebook que dans la réalité», lâche-t-il, en référence à la naissance nébuleuse du mouvement sur les réseaux sociaux, relayé ensuite par différentes forces de gauche et syndicats. (jah/ats)