Cette nouvelle dérogation était très attendue par la filière en l'absence de solution alternative efficace pour lutter contre la jaunisse, qui avait entraîné en 2020 la destruction d'un tiers de la récolte de betteraves sucrières et 280 millions d'euros de pertes pour le secteur.
C'est désormais chose faite. Un arrêté publié mardi au Journal officiel autorise pour une durée de 120 jours l'emploi de semences traitées avec les «substances actives imidaclopride ou thiamethoxam», néonicotinoïdes très controversées.
Fin 2020, le Parlement avait autorisé le retour temporaire de ces insecticides «tueurs d'abeilles» interdits depuis 2018, pour voler au secours de la filière betteravière. Elle venait de faire face à la prolifération de pucerons verts, vecteurs de la maladie de la jaunisse qui affaiblit la plante et réduit les rendements.
L'arrêté est accompagné de restrictions sur les cultures qui peuvent être implantées les années suivantes, afin de réduire l'exposition des insectes pollinisateurs aux résidus éventuels de ces produits.
Cette décision a été aussitôt critiquée par les défenseurs de l'environnement. L'ONG «Agir pour l'environnement» va déposer un recours en procédure d'urgence devant le Conseil d'Etat pour réclamer la suspension de l'arrêté, alors que Christiane Taubira, Jean-Luc Mélenchon, ou encore Delphine Batho pour Yannick Jadot ont dénoncé avec force la décision sur Twitter.