Une batterie de mesures pour «une France plus forte et plus juste»: Emmanuel Macron a multiplié les annonces mardi lors d'une conférence de presse pour donner corps à son concept de «réarmement», une semaine après la nomination de son nouveau gouvernement:
Régulation de l'usage des écrans, «refondation» de l'instruction civique, possible généralisation de la «tenue unique» à l'école en 2026, opérations «place nette» contre le trafic de drogue, «congé de naissance» et «plan fertilité» pour relancer la natalité, ou encore «acte II de la réforme du marché du travail»: la grande conférence de presse, exercice rare pour le locataire de l'Élysée, a été fertile en annonces.
Le président a défendu sa nouvelle ministre de l'Éducation Amélie Oudéa-Castéra, qui a eu «raison de s'excuser» de son «propos maladroit» qui l'a placée au centre d'une vive polémique au sujet de la scolarisation de ses enfants dans le privé.
Il a par ailleurs défendu la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture malgré sa mise en examen dans une affaire de corruption présumée.
Le locataire de l'Elysée a vivement attaqué le Rassemblement national:
Il a également dit n'avoir «aucun regret» d'avoir défendu la «présomption d'innocence» de Gérald Depardieu, tout en concédant un «regret» de «ne pas avoir assez dit combien la parole des femmes qui sont victimes de ces violences est importante».
Emmanuel Macron entend également voir expérimenter la «tenue unique» pour les élèves dès cette année dans une centaine d'établissements scolaires, en vue d'une éventuelle généralisation en 2026. Et a également souhaité rétablir des cérémonies de remise des diplômes «dès cette année» au collège:
Le tout assorti d'un mea culpa sur «l'égalité des chances»: «je dois reconnaître avec netteté qu'après six ans et demi (...), nous avons amélioré des choses, mais nous ne les avons pas radicalement changées»:
Deuxième thème abordé: la sécurité. Dix opérations «place nette» seront menées chaque semaine contre le trafic de drogue, a-t-il annoncé, dans une volonté de restaurer «l'ordre».
Sur le plan économique, le président a demandé à son gouvernement des mesures permettant de «mieux gagner sa vie par le travail». Il souhaite par ailleurs que les fonctionnaires soient davantage rémunérés «au mérite».
«Macron a éludé tous les sujets qui intéressent les Français» pour un «discours de politique générale lunaire et paternaliste», a dénoncé la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier.
«Le grand rendez-vous avec la nation accouche d'une petite déclaration de bonnes intentions», a jugé, à droite, le président des sénateurs LR Bruno Retailleau. (ats/jch)