Le député français Eric Ciotti, tenant d'une «droite ferme», a été élu dimanche président du parti Les Républicains (LR). Il devient le nouveau patron d'un parti en crise profonde après la débâcle de la présidentielle.
«Je suis de droite» et «je ne m'en excuserai jamais», a-t-il assuré sur TF1, estimant que «la question est d'abord celle de la survie de la France» alors que «notre pays est frappé de déclin» voire «d'une sorte de décadence».
Avec 53,7% des voix, le député des Alpes-Maritimes a battu au deuxième tour le président des sénateurs LR Bruno Retailleau (46,3%) dans ce scrutin interne, marqué par une participation élevée de presque 70%.
Sitôt élu, le nouveau patron du parti gaulliste a promis de «rassembler» autour d'une droite «ferme», c'est-à-dire «du travail, de l'autorité, de l'identité, qui nous permette de vivre comme nous avons toujours vécu».
Sur le plan économique, il a aussi promis une ligne de «liberté qui fasse diminuer les impôts, les charges et les normes qui paralysent notre pays»:
Dans la majorité présidentielle, le secrétaire général du parti Renaissance, Stéphane Séjourné, a justement estimé que cette élection marquait «un coup d'arrêt à un éventuel accord d'appareil»:
Dimanche soir, la patronne de la fédération LR de Haute-Garonne, Laurence Arribagé, a confirmé à l'AFP qu'elle quittait LR pour Horizons, le parti d'Edouard Philippe.
«Ma mission sera de faire revenir les 90% d'électeurs qui sont partis», a assuré pour sa part Eric Ciotti, qui a tendu la main à ses rivaux Bruno Retailleau et Aurélien Pradié, éliminé au premier tour. Tous deux «ont naturellement vocation à occuper des places dans notre équipe de direction», a-t-il assuré.
Symbole de cette unité, les deux adversaires du second tour ont posé pour une photo commune. Bruno Retailleau s'est dit «prêt» au rassemblement.
A la tête de LR, Eric Ciotti, qui succède à Christian Jacob démissionnaire en juin, devra aussi faire travailler ensemble députés et sénateurs qui ne sont pas toujours sur la même ligne, rassurer les alliés centristes. L'objectif est de redresser un parti de droite tombé à 4,8% à la présidentielle.
Cette victoire a pour Eric Ciotti un goût de revanche sur la primaire LR de 2021 pour la présidentielle. Arrivé en tête au premier tour, il avait dû s'incliner au second face à Valérie Pécresse, payant un «tout sauf Ciotti» chez les électeurs inquiets de sa ligne droitière.
Mais avec un écart relativement faible, la nécessité du rassemblement s'impose plus que jamais avec son adversaire Bruno Retailleau qui, très critique de Nicolas Sarkozy, promettait lui de «rendre le parti aux adhérents».
Le sénateur avait saisi le parti jeudi soir pour lui demander d'étudier des mesures visant à «renforcer la sécurité et donc la légitimité» du second tour, après la publication d'une enquête de Libération sur «de puissants systèmes clientélistes» lors des adhésions dans les Alpes-Maritimes. (ats/jch)