La ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, a critiqué mercredi le choix de sa collègue Marlène Schiappa d'apparaître dans le magazine Playboy. «Je m'interroge: pourquoi avoir choisi Playboy pour faire avancer le droit des femmes alors que ce magazine est un condensé de tous les stéréotypes sexistes», a-t-elle affirmé dans un entretien accordé au Figaro.
Ex-secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes (2017-2020), Marlène Schiappa, actuellement en charge de l'Économie sociale et solidaire, a accordé une interview au numéro de Playboy à paraître jeudi, posant en Une du magazine de charme, habillée d'une longue robe blanche.
Au fil des pages, arborant une cocarde ou un drapeau français, elle pose dans plusieurs tenues - dont une robe moulante de la marque «Maison close».
🇫🇷 FLASH - Élisabeth Borne a téléphoné à Marlène #Schiappa pour lui dire que son interview à #Playboy "n’était pas appropriée, surtout dans la période" actuelle. (BFMTV) #reformedesretraites #grevegenerale pic.twitter.com/BNY7dp5y25
— Mediavenir (@Mediavenir) April 1, 2023
Dans cette interview, Marlène Schiappa défend le droit des femmes à faire «exactement ce qu'elles veulent». Elle revendique d'«être cash» et se dit «fière» d'avoir écrit de la littérature érotique, «un univers dans lequel on est très respectueux du consentement». Elle déclare:
Elle confie par ailleurs avoir «évidemment et comme beaucoup de femmes» subi des comportements déplacés de la part d'hommes, mais souligne que «beaucoup d'hommes sont des mecs bien».
La parution annoncée de cette interview avait suscité la semaine dernière une volée de critiques contre Marlène Schiappa, y compris de la part de la Première ministre Elisabeth Borne qui a jugé cette initiative «pas du tout appropriée, à plus forte raison dans la période actuelle».
Isabelle Rome a estimé de son côté mercredi que «quand on est ministre, on doit avoir le sens des responsabilités».
«Prétendre que poser dans Playboy fera avancer la liberté des femmes, j'en doute sérieusement. La sienne, peut-être. Celle des autres, non», a grincé la secrétaire d'Etat, pour qui «défendre les droits des femmes dans Playboy reviendrait à lutter contre l'antisémitisme en accordant un entretien à Rivarol», hebdomadaire d'extrême droite. Et d'ajouter:
Isabelle Rome déplore que cet épisode fasse une «énorme publicité» à Playboy, magazine qui ne sera «jamais» l'allié des femmes selon elle. (ats)