Le torchon brûle entre la France et la Chine. Le chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), Antoine Bondaz, est dans le collimateur de l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye. Il a été traité de «petite frappe» et de «hyène folle». Le français avait dénoncé des pressions chinoises sur des parlementaires français souhaitant se rendre à Taïwan.
New profile #petitefrappe #hyènefolle pic.twitter.com/QbxhsjWtd3
— Antoine Bondaz (@AntoineBondaz) March 21, 2021
L'ambassadeur Lu Shaye s'est aussi déclaré «fermement opposé» à un projet de visite de parlementaires français à Taïwan. La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces et dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l'île. Elle va jusqu’à menacer de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance par Taïpei.
Paris a également jugé «inacceptable» la décision de Pékin de sanctionner dix ressortissants européens sur la question des Ouïghours. Elle fait suite à des sanctions de l'UE contre quatre responsables chinois de la région chinoise du Xinjiang pour les violations des droits de cette minorité musulmane. Il s'agit des premières sanctions européennes contre la Chine depuis un embargo sur les armes décrétées en 1989 après la répression de la place Tiananmen.
Ce week-end, Antoine Bondaz avait dénoncé ces emportements, déplorant "un sentiment d'impunité totale" et une "rhétorique décomplexée" de la diplomatie chinoise à l'étranger. L'ambassade de Chine est coutumière des piques, sinon attaques en règle à l'encontre des détracteurs de la Chine.
L’Ambassadeur LU Shaye ne s’est pas rendu aujourd’hui au MAE français en raison d’agenda. Demain, il s’y rendra pour entreprendre des démarches auprès de la partie française sur les sanctions imposées par l’UE aux individus et aux entités chinois et les questions liées à Taiwan.
— Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) March 22, 2021
Les diplomates chinois à l'étranger investissent de plus en plus les réseaux sociaux pour défendre la position de leur gouvernement. Répliquant par anticipation à la convocation du Ministère français, l'ambassade a nié sur son site Internet avoir outrepassé les usages diplomatiques... puis a décliné la convocation «en raison d'agenda». (ga)