Le jeune député de La France insoumise Louis Boyard, 24 ans, un protégé de Jean-Luc Mélenchon, a échoué à conquérir la mairie de Villeneuve-Saint-Georges, une ville de la banlieue parisienne de 35 000 habitants. C'est la candidate de droite Kristell Niasme qui, avec 49% des voix contre 38,75% à son adversaire, l'emporte dans une triangulaire de second tour, où s'était maintenu le maire sortant divers droite Philippe Gaudin (12,25%). Celui-ci avait provoqué cette élection municipale anticipée après avoir effectué en 2024 un salut nazi qui avait abouti à la démission d'une partie du Conseil municipal, d'où l'organisation de ce scrutin.
Si la liste concurrente de gauche présente au premier tour dimanche dernier s'était retirée avant ce second tour pour faciliter la tâche de la liste LFI, elle n'avait cependant pas fusionné avec cette dernière, lui reprochant notamment la présence d'un candidat ayant produit des tweets pro-Hamas le jour même des massacres du 7 octobre et par la suite.
Pour LFI, qui tenait l'occasion de remporter pour la première fois une mairie en France, dans une circonscription où Louis Boyard avait été élu député aux législatives anticipées de 2024, c'est une deuxième gifle en moins de quinze jours, après la défaite de son candidat Lyes Louffok dans une législative partielle, le 19 janvier en Isère. Jean-Luc Mélenchon mise beaucoup sur les élections municipales qui auront lieu partout sur le territoire français en 2026.
L'an prochain, LFI espère gagner des mairies en banlieue parisienne et des villes importantes ailleurs en France. Mais le parti de la gauche radicale a perdu de sa popularité au fil des mois, en raison, notamment, de ses comportements polémiques, peu indiqués pour diriger des municipalités. Un «tout sauf LFI» valant front républicain s'est mis en place, à droite principalement pour l'heure, à la manière d'un «tout sauf le RN», qui avait empêché le parti d'extrême droite de gagner les législatives anticipées de juin et juillet derniers.
La défaite de Louis Boyard risque d'ajouter à la désunion de fait qui règne au sein de la gauche française, plus que jamais menacée d'implosion à quelques heures du vote du budget, ce lundi à l'Assemblée nationale.