Le chef de l'Etat a rencontré dans l'après-midi les chefs des partis politiques, hors gauche radicale et extrême droite, pour essayer de défricher la route lui permettant de nommer un Premier ministre susceptible d'éviter une nouvelle censure.
L'annonce intervient après la démission de Michel Barnier, contraint de quitter ses fonctions à la suite d’un vote de censure inédit à l’Assemblée nationale.
Lors de cette réunion rassemblant les chefs de partis et présidents de groupes parlementaires de la plupart des forces politiques, Emmanuel Macron a dit vouloir nommer un Premier ministre «sous 48 heures» qui discutera avec eux «du fond» avant de former un exécutif, selon un conseiller - sans se prononcer sur le camp politique dont il sera issu. D'après la même source, le président a constaté «une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national».
Emmanuel Macron, qui avait enchaîné des réunions camp par camp ces derniers jours, a par ailleurs exprimé «sa volonté de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale» d'ici 2027, a encore indiqué son son entourage.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a revendiqué un Premier ministre de gauche «ouvert aux compromis», tandis que les écologistes ont exclu toute participation à un gouvernement d’«intérêt général» aux côtés de la droite ou des macronistes. La France Insoumise, non invitée, a dénoncé une stratégie d’exclusion, accusant ses partenaires du NFP de céder aux tentations d’une coalition.
De son côté, Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a jugé improbable la nomination d’un Premier ministre issu de la gauche et a plaidé pour un accord sans aller jusqu’à un contrat de gouvernement.
La nomination d’un chef de gouvernement est d’autant plus urgente que la France affiche un déficit public de plus de 6% du PIB, l’un des pires de l’Union européenne. Le projet de budget 2024, censuré avec le gouvernement Barnier, a laissé le pays dans l’impasse. Une «loi spéciale» sera présentée en conseil des ministres pour permettre la levée de l’impôt dès le 1er janvier et garantir la continuité des services publics.
En pleine tourmente, Macron tente de rétablir une dynamique politique, mais les divisions profondes entre les blocs rendent l’équation complexe. La nomination du prochain Premier ministre pourrait bien être le test ultime de sa capacité à maintenir le cap jusqu’à la fin de son mandat.