La préfecture du Val-d'Oise en France a annoncé jeudi l'interdiction de la marche prévue samedi pour les sept ans de la mort d'Adama Traoré, décédé lors d'une interpellation en 2016 et érigé en emblème des violences policières. Cette décision intervient dans le contexte des émeutes consécutives à la mort de Nahel:
🔴 Compte tenu des violences survenues les jours passés et face au risque de débordements et de troubles à l'ordre public que l'évènement peut susciter, #préfet95 a informé le comité « Vérité pour Adama » qu'il envisage d'interdire la marche, le rassemblement et le concert prévus… pic.twitter.com/m7tElFwoTx
— Préfet du Val-d'Oise (@Prefet95) July 6, 2023
Le 19 juillet 2016, ce jeune homme noir de 24 ans décédait dans la cour de la caserne de Persan, à une trentaine de kilomètres au nord de Paris, peu après son arrestation par des gendarmes au terme d'une course-poursuite.
Emmené par sa soeur Assa Traoré, le collectif «Vérité pour Adama» rassemble chaque année des centaines de personnes à l'occasion d'une marche à Persan et Beaumont-sur-Oise pour réclamer la mise en examen des quatre gendarmes mis en cause, et dénoncer les violences policières.
A la mi-journée, la préfecture avait annoncé «envisager» l'interdiction de cette manifestation en arguant de possibles «troubles graves à l'ordre public» avec la venue d'«éléments perturbateurs». Le préfet Philippe Court donnait jusqu'à vendredi midi aux organisateurs pour formuler leurs observations.
Chaque année, le cortège de la marche commémorative déambule dans une atmosphère militante mais sans incident, pour finir par un concert de rap dans un parc. De nombreux syndicats, organisations et partis politiques y étaient attendus cette année, à la suite de l'émotion soulevée par la mort de Nahel à Nanterre.
Le comité «La Vérité pour Adama» n'a pas réagi dans l'immédiat à l'annonce de cette interdiction. «C'est une décision politique pour empêcher qu'il y ait une parole des quartiers populaires sur la mort de Nahel et d'Adama», avait déclaré Youcef Brakni, bras droit d'Assa Traoré, en fustigeant «une volonté de censurer la liberté d'expression pacifique». (ats/jch)