Le président Emmanuel Macron réunira la semaine prochaine les chefs de parti pour tenter de sortir de l'impasse politique et doter la France d'un gouvernement, plus d'un mois après des législatives anticipées qui ont plongé le pays dans l'incertitude.
Le président recevra le 23 août les chefs de partis et de groupes parlementaires, première grande initiative présidentielle depuis le scrutin, dans une réunion à l'Elysée où la gauche se rendra avec sa candidate, la haute-fonctionnaire Lucie Castets.
Le rendez-vous de vendredi prochain constitue donc une date charnière. «La nomination d'un Premier ministre interviendra dans le prolongement de ces consultations», a indiqué l'Elysée.
Dirigeants des groupes et des partis «représentés au Parlement» sont conviés au Palais pour une «série d'échanges», six semaines après le deuxième tour des législatives, et alors même que la gauche radicale de La France insoumise (LFI), les écologistes et les communistes tiennent leurs séminaires de rentrée.
Dans un pays rétif, historiquement, à ces coalitions au pouvoir dans de nombreux pays européens, la France devra s'accommoder pour au moins un an de trois blocs sans majorité, entre l'improbable union des gauches (Nouveau front populaire, NFP), le bloc macroniste allié à la droite républicaine et l'extrême-droite (Rassemblement national, RN).
En dépit de législatives ratées, le camp macroniste est parvenu, avec Les Républicains (LR, droite), à mettre en échec la gauche et l'extrême droite pour la présidence de l'Assemblée, reconduisant la fidèle macroniste Yaël Braun-Pivet.
Souvent décrit comme un «procrastinateur», y compris par ses propres soutiens, Emmanuel Macron continue d'étendre le calendrier. Il n'a accepté que le 16 juillet la démission du gouvernement de Gabriel Attal, resté en place pour gérer les affaires courantes. Et il vise un accord avec la droite et une partie du centre-gauche qui, souhaite-t-il, se détacherait de LFI dirigée par le très clivant Jean-Luc Mélenchon.
Circulent ainsi ces dernières semaines les noms de Xavier Bertrand, Jean-Louis Borloo et Michel Barnier (droite) ou encore Bernard Cazeneuve (centre-gauche).
Mais une alliance avec la droite, qui a montré des signes d'ouverture mais refusé la perspective d'une coalition, resterait loin de la majorité absolue.
Le tout sur fond d'incertitude sur l'adoption du budget, attendu début octobre, premier rendez-vous de cette nouvelle législature déjà fragile. (jch/ats)