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France: procès du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti

«Une infamie» tonne Dupond-Moretti au 1er jour de son procès

Eric Dupond-Moretti lundi à sa sortie de la salle d'audience du palais de justice de Paris, un épais dossier sous le bras.
Eric Dupond-Moretti lundi à sa sortie de la salle d'audience du palais de justice de Paris, un épais dossier sous le bras.Keystone
Premier ministre de la Justice en exercice à être jugé, celui que la presse surnommait jadis «Acquittator» encourt cinq ans d'emprisonnement, 500 000 euros d'amende et l'interdiction d'exercer une fonction publique.
06.11.2023, 18:2306.11.2023, 18:28

Sa voix est calme mais le message est clair. Devant la Cour de justice de la République (CJR) qui le juge pour conflit d'intérêts, Eric Dupond-Moretti a qualifié lundi son procès d«infamie» et prévenu qu'il se défendrait «fermement» contre les «mensonges, contre-vérités, et injures».

L'ex-vedette du barreau, 62 ans, nommé ministre de la Justice en juillet 2020, comparaît pour «prise illégale d'intérêts». Il est soupçonné d'avoir utilisé sa position de ministre pour régler des comptes avec quatre magistrats avec qui il avait eu des différends quand il était avocat.

«Je voudrais brièvement vous dire dans quel état d'esprit je me trouve devant vous», a lancé le garde des Sceaux à la barre:

«Pour moi et pour mes proches, ce procès est une infamie»
Eric Dupond-Moretti

«C'est bien sûr une épreuve mais c'est aussi un soulagement parce que suis venu me défendre», ajoute-t-il, arguant qu'on avait «piétiné (sa) présomption d'innocence».

Elus et juges

Eric Dupond-Moretti était entré dans la salle d'audience du palais de justice de Paris peu avant 14H00, l'air grave et un épais dossier sous le bras.

Pendant le rappel des faits qui lui sont reprochés, il a écouté, attentif, prenant des notes et faisant passer des mots à ses avocats, Mes Rémi Lorrain et Jacqueline Laffont, assis derrière lui.

Les députés et sénateurs membres de la CJR ( ), tous vêtus de robes noires comme les juges professionnels sont eux installés de part et d'autre du prétoire.

Pendant la lecture du rapport, certains d'entre eux comme Danièle Obono (LFI) semblaient piquer du nez. Son voisin, Bruno Bilde (RN) s'appuyait lui longuement sur le dossier de sa chaise en regardant le plafond décoré de dorures et de bois sculptés, ainsi que d'un immense tableau allégorique représentant la justice qui «protège l'innocence tandis que le masque de l'hypocrisie tombe».

Plusieurs parlementaires-juges, comme Julien Bayou (EELV, juge suppléant) ou Emilie Chandler (Renaissance), pianotaient eux sur leurs téléphones.

Jean Castex témoin

Une vingtaine de témoins seront appelés à la barre pendant le procès, prévu jusqu'au 16 novembre.

Parmi eux, l'ancienne ministre de la Justice Nicole Belloubet, présente dans la salle à l'ouverture de l'audience, l'ancien Premier ministre Jean Castex ou l'ex-procureur général près la Cour de cassation, François Molins.

Jugé, Eric Dupond-Moretti restera ministre pendant toute la durée de son procès. Des mesures ont été prises «afin d'assurer le bon fonctionnement des pouvoirs publics», a détaillé à l'AFP une source gouvernementale.

Lundi, on l'a vu consulter discrètement un téléphone que lui avait transmis un des responsables de sa sécurité. L'audience a été suspendue peu après sa déclaration. Elle reprendra mardi matin à 09H00 par son interrogatoire. (ats/jch)

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