Après la chute du gouvernement menée par Michel Barnier, renversé la veille par un vote de défiance à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron s'est adressé aux Français.
Le président a reconnu que sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale en juin «n'a pas été comprise», assumant «sa responsabilité». La dissolution, «beaucoup me l'ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me la reprocher. C'est un fait et c'est ma responsabilité», a affirmé Emmanuel Macron, qui précise toutefois qu'il «n'assumera jamais l'irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des fêtes de Noël».
Il a rappelé qu'il ne pouvait pas se représenter en 2027 et assuré qu'il accomplirait son mandat «pleinement, jusqu'à son terme», alors qu'un nombre grandissant de responsables politiques en appellent ou évoquent sa démission.
Le départ du chef de l'Etat est souhaité par 59% à 61% des Français, selon des sondages Odoxa et Elabe publiés jeudi.
Emmanuel Macron a également accusé l'extrême droite et l'extrême gauche de s'être «unies dans un front anti-républicain» pour faire tomber le Premier ministre Michel Barnier, reprochant aux députés du RN d'avoir choisi «le désordre».
Le président a estimé, dans cette allocution, qu'ils ont ainsi choisi le «désordre qui est le seul projet qui les unit à l'extrême gauche, et cela avec la complicité du reste du Nouveau Front populaire».
Il dit souhaiter rapidement la formation d'un gouvernement afin qu'un budget puisse se dessiner pour 2025. Pour l'heure, des hausses d'impôts, notamment, sont inévitables en raison de l'absence de budget, car elles sont indexées sur l'inflation. Le président a affirmé qu'une «loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement», un texte qui permettra «la continuité des services publics et de la vie du pays».
Emmanuel Macron a également évoqué l'avenir de la France, citant notamment le cas de la Nouvelle-Calédonie, l'école, l'écologie ou les avancées technologiques. Le chef d'Etat a pris l’exemple de la reconstruction de Notre-Dame et la réussite des Jeux olympiques de Paris et les Paralympiques pour montrer que «nous savons faire l’impossible».
Pour rappel, jeudi après-midi, l'Elysée a officialisé la démission du Premier ministre Michel Barnier et de son gouvernement, précisant que ce dernier continuerait à gérer les affaires courantes en attendant la formation d’une nouvelle équipe. Mais qui prendra les rênes de Matignon? Le président l'a dit dans son allocution, il nommera quelqu'un «dans les prochains jours».
Plusieurs noms circulent tout de même pour succéder à Michel Barnier. François Bayrou, fidèle allié du chef de l'Etat et président du MoDem, semble bien positionné. Il a d’ailleurs été reçu jeudi à déjeuner par Emmanuel Macron et s’est entretenu avec Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre socialiste, également pressenti.
D’autres figures politiques comme Sébastien Lecornu, ministre des Armées, Xavier Bertrand ou François Baroin sont également évoquées. (max)