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Nouvelle-Calédonie: situation toujours très tendue

La situation est toujours très tendue en Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie a été secouée par une troisième nuit d'émeute, mais moins violente que les précédentes, a annoncé jeudi le haut-commissaire de la République française. Près de 70 nouvelles interpellations ont eu lieu au cours des dernières 24 heures.
16.05.2024, 07:5716.05.2024, 07:57
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Dans l'agglomération de Nouméa, les riverains ont commencé à organiser la protection de leur quartier et érigé des barricades de fortunes, faites de palettes de bois, de bidons et autres brouettes, sur lesquelles ils ont planté des drapeaux blancs.

Malgré cela, les violences se sont poursuivies jeudi sur l'archipel français d'Océanie, qui a une nouvelle fois connu des «affrontements très importants», a déploré le haut-commissaire Louis Le Franc. L'agglomération de Nouméa a encore été la proie des pillages et des incendies, a-t-il ajouté. 200 interpellations ont eu lieu depuis lundi sur le territoire.

«Il y a aussi des pièges tendus aux forces de l'ordre», qui ont subi des «tirs nourris de carabines de grande chasse», a-t-il déclaré. Le bâtiment du Sénat coutumier a été incendié, selon son service de communication, sans que l'on sache pour l'instant l'ampleur des dégâts.

«Ce n'est pas du pillage»

Symbole de cette flambée de violence, le quartier pauvre d'Auteuil, où des tirs nourris résonnaient encore au petit matin, se trouve réduit jeudi à l'état de désolation, avec son supermarché incendié, ses commerces et restaurants brûlés et pillés.

«Nous venons ramasser ce qu'il y a dans les magasins pour manger. Après, nous n'aurons plus de magasin. On a besoin de lait pour les enfants. Je ne considère pas que c'est du pillage»
une habitante d'Auteuil

La violence, «on est obligé de passer par là, de tout 'péter', parce qu'on n'est pas entendu», a assumé un jeune homme vivant dans la commune d'Houaïlou, qui a également refusé de donner son nom.

Le président français Emmanuel Macron, qui a décrété l'état d'urgence, a renoncé à un déplacement prévu jeudi sur le site de l'EPR à Flamanville pour pouvoir présider une «réunion de suivi». Il a proposé aux élus calédoniens d'avoir «un échange par visioconférence» à son issue.

Plus grave vague de violence quarante ans

Le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin a procédé dans le cadre de l'état d'urgence à cinq premières assignations à résidence de membres de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du front de libération Kanak socialiste (FLNKS), accusés d'être des commanditaires présumés des violences.

Dans un communiqué, les dirigeants de ce mouvement, sans réagir à ces assignations, ont argué que «les exactions commises n'étaient pas nécessaires», mais étaient «l'expression des invisibles de la société qui subissent les inégalités de plein fouet et sont marginalisés au quotidien».

Les principaux partis politiques du territoire et les autorités avaient appelé au calme mercredi, face à cette vague de violences, la plus grave depuis les années 1980.

Ces violences ont fait trois morts, deux hommes de 20 et 36 ans, ainsi qu'une adolescente de 17 ans, ont détaillé les autorités jeudi. Un gendarme d'une vingtaine d'années, touché à la tête par un tir, a également succombé à ses blessures.

Réforme électorale

Les violences ont éclaté après que le Sénat puis l'Assemblée nationale ont adopté une réforme constitutionnelle qui élargit le corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Le texte doit encore obtenir les trois cinquièmes des voix des parlementaires qui doivent se réunir avant la «fin juin» en congrès à Versailles, selon Emmanuel Macron, à moins qu'indépendantistes et loyalistes ne se mettent d'accord d'ici là sur un texte plus global.

La réforme vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans l'archipel. Les partisans de l'indépendance jugent que ce dégel risque de réduire leur poids électoral et marginaliser «encore plus le peuple autochtone kanak».

(sda/ats/afp)

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