Des centaines d'exilés ont été évacués jeudi des sites autour de Calais et Dunkerque, sur le littoral nord de la France, où ils campent dans l'attente d'un passage en Angleterre. Il s'agit d'une «mise à l'abri» selon les préfectures, dénoncée comme «forcée» par les associations.
En cours - Expulsions massives sur les lieux de vie à Calais et à Grande-Synthe :
— L'Auberge des Migrants (@AubergeMigrants) November 30, 2023
1. les personnes vont être forcées de monter dans des bus sous peine d'être arrêtées
2. le matériel va être détruit
3. toutes vont revenir dans les prochains jours, encore plus précarisées pic.twitter.com/iGVeh7ztdg
A Loon-Plage près de Dunkerque, comme dans les principaux campements de Calais, des dizaines de bus ont été mobilisés pour emmener les migrants vers des centres d'accueil à l'écart du littoral.
Ces opérations simultanées visent selon la préfecture à «proposer une mise à l'abri de tous les migrants» vivotant sur le littoral, pour mettre fin à leurs «conditions de vie indignes», accentuées ces dernières semaines par d'importantes pluies.
«L'objectif est de sauver les vies», a de son côté affirmé François-Xavier Bieuville, sous-préfet de Dunkerque, alors que les traversées migratoires vers les côtes anglaises se poursuivent malgré les mauvaises conditions météo.
Deux migrants se sont noyés le 22 novembre dans le naufrage de leur embarcation à quelques centaines de mètres du rivage, un an après le naufrage migratoire le plus meurtrier survenu dans le détroit du Pas-de-Calais, qui avait fait au moins 27 morts.
Mais les associations, dont plusieurs responsables se sont rendus jeudi sur des campements évacués, tout comme l'évêque d'Arras (Pas-de-Calais), Mgr Olivier Leborgne, dénoncent pour leur part des «expulsions forcées».
Mgr Leborgne a déploré que les évacuations se fassent sans diagnostic social ni recueil du consentement des migrants. La présidente du Secours catholique, Véronique Devise, a réclamé des solutions d'hébergement des migrants sur le littoral avec l'arrivée de l'hiver.
Yassin Omar, un Soudanais de 18 ans arrivé à Calais il y a quatre mois, a raconté à l'AFP qu'il dormait, avec des compatriotes, quand la police est arrivée vers 5h00:
Selon les autorités britanniques, plus de 27 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni en traversant la Manche depuis le début de l'année, après un record de 45 000 en 2022.
Pour tenter de tarir ce trafic migratoire, à l'origine de poussées de tension entre Paris et Londres, les autorités françaises procèdent régulièrement sur le littoral à des démantèlements de campements, le plus souvent immédiatement reconstitués. (ats/jch)