L'histoire est belle, et quand Georges Chatelain la raconte, il a encore du mal à masquer son étonnement. «Tout a commencé il y a deux ans. J'ai croisé par hasard un certain Bruno Fegatelli, retrace le résident de Saint-Cergue (VD). En discutant avec lui, je me suis aperçu que nous avions les mêmes origines. Il venait lui aussi de Pradiran, un minuscule hameau situé dans le val d'Aoste, où il vit d'ailleurs encore aujourd'hui.»
Les deux hommes se lient d'amitié et 18 mois plus tard, décident de créer un musée autour de leur passion commune: les motos de Grand Prix, anciennes et actuelles. C'est ce musée qui ouvre samedi 27 juillet au col du Grand Saint-Bernard, dans un ancien local de la Guardia di Finanza, la police des frontières italienne.
Georges et Bruno ont profité de cet espace laissé vide pour acheminer quatre motos anciennes de Grand Prix, qu'ils exposeront au public tout l'été. Aux murs, les visiteurs auront également l'occasion de découvrir d'innombrables photos de courses. Les deux amis ont souhaité que l'entrée soit gratuite, car ils ne cherchent pas à gagner de l'argent. Ce qu'ils veulent surtout, c'est partager leur passion et rapprocher les habitants de chaque côté de la montagne.
Ils ont d'ailleurs convié toute la population du Valais et du val d'Aoste, et même de toute la Suisse et l'Italie, ce samedi pour l'inauguration du musée (à 15h au passage du col). «Chacun est le bienvenu. Les carabinieri ont été invités, tout comme la police valaisanne, les douanes, les chanoines et leurs chiens du Grand Saint-Bernard», liste Georges, sans manquer de préciser que les visiteurs pourront déguster «du jambon de Saint-Rhémy-en-Bosses, ainsi que du vin suisse et italien», au rythme du cor des Alpes et de la musique folklorique.
Pour ce jour de fête, des tentes seront dressées à l'extérieur et abriteront «de très belles machines de Grand Prix». Ceux qui les conduisaient à l'époque seront également présents. Parmi eux, le double champion du monde vénézuélien Carlos Lavado ainsi que le Suisse Roland Freymond, vainqueur du GP de Suède en 1982.
Ils seront très bien entourés puisque selon certaines indiscrétions, Jean-Jacques Loup, quadruple participant du Paris-Dakar et meilleur Suisse de l'histoire en catégorie moto, participera également à la fête.
L'exposition sera visible tout l'été. Elle pourrait précéder un musée permanent des motos Grand Prix. Celui-ci devrait prendre forme à l’avenir sur le versant italien, plus exactement sur le territoire de Saint-Rhémy-en-Bosses.