Andy Kerbrat se payait sa drogue avec de l'argent public

Le député Andy Kerbrat, à gauche. Image d'illustration d'un sachet de drogue de synthèse. image: capture d'écran

Cet élu français se payait ses doses de chemsex avec de l'argent public

Dans une interview à Mediapart, le député français Andy Kerbrat révèle avoir puisé dans son enveloppe de frais parlementaires pour payer ses doses de drogue. Tollé.

Antoine Menusier

Le jeune député français Andy Kerbrat a tout déballé dans Mediapart. Agé de 34 ans, l’élu de La France insoumise reconnaît avoir fait «n’importe quoi» de ses frais de mandat, 4700 euros mensuels, qui s’ajoutent à ses indemnités de parlementaire fixées à 6000 euros brut.

Andy Kerbrat est cet adepte de chemsex interpellé mi-octobre dans le métro parisien en flagrant délit d’achat de plus d’un gramme de 3-MMC auprès d’un trafiquant mineur. Censée augmenter le plaisir sexuel, la 3-MMC est une drogue de synthèse, notamment en usage dans une frange de la communauté gay. L’humoriste et comédien Pierre Palmade était sous l’emprise de cette substance interdite, lorsqu’il a provoqué un grave accident de la route le 10 février 2023, pour lequel il sera jugé ce mercredi à Melun, en Seine-et-Marne.

Vendredi dernier, Andy Kerbrat a avoué dans un long entretien à Mediapart avoir copieusement puisé dans l’enveloppe supposée couvrir ses frais de parlementaire pour payer ses doses de chemsex. Les montants prélevés indûment par le député à cette fin s’élèveraient à 25 000 francs – une somme qu’il aurait tout ou partie remboursée avec l’aide de sa famille.

Ses confessions somme toute courageuses au média en ligne se retournent pour l’heure contre lui. Son courage n'efface pas sa possible responsabilité pénale. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a annoncé vouloir saisir la justice pour détournement d’argent public.

Par ailleurs, une déclaration du député fautif a mis en rogne une partie de la communauté homosexuelle, qui lui reproche d’avoir dit:

«Comme beaucoup de gays de ma génération, je suis passé d’une pratique ponctuelle à une pratique addictive»

Andy Kerbrat, dans Mediapart

Sur X, le compte «Pour en finir avec le genre» réplique avec virulence:

«Andy, j'ai ton âge, moi et mes amis, on ne se drogue pas pour s'envoyer en l'air, par contre, on fuit les mecs comme toi et pas parce que vous êtes des drogués, non. On vous fuit parce que les chemsexeurs comme toi, vous avez tous le même profil: col blanc, parisiens ou vivants dans une grande ville, riches, narcissiques et inconséquents. Ce genre de mode de vie ne remet pas en cause tes conditions de subsistance. Au contraire, c'est un moyen pour toi d’assumer un petit statut privilégié.»

A l’extrême gauche, le compte X «Nicolas Framont», qui plaide pour la dépénalisation des drogues, estime que la démission du député LFI de Nantes, dont les détournements d'argent public causent du tort à son «camp», la gauche, serait judicieuse. Cette position morale lui vaut de sévères remontrances.

Tu es stupide et têtu avec ça, c'est triste.
Il existe des gens qui ne sont pas "anti-drogues" qui pensent que la démission est la meilleure chose à faire dans un moment pareil, pour son camp mais aussi pour lui, car je ne vois pas comment on peut aller mieux dans ce contexte. https://t.co/5cOeeMMCPU

— Nicolas Framont (@NicolasFramont) November 17, 2024

Andy Kerbrat a pris la décision de se faire hospitaliser pour tenter de se désintoxiquer du chemsex.