Emmanuel Macron a su faire durer le suspens. Cela fait depuis son élection, il y a trois semaines, que le président français nous fait patienter sur le nom de son ou sa cheffe de gouvernement. La rumeur, elle, tendait vers la nomination d'une femme. C'est désormais chose faite: ce lundi après-midi, le chef de l'Etat a nommé Elisabeth Borne, 61 ans, au poste de Premier ministre. Elle succède à Jean Castex.
Au gouvernement depuis 2017, Elisabeth Borne est une proche d'Emmanuel Macron depuis ses débuts à la présidence de la République, souligne La Dépêche. Elle était jusqu'alors ministre du Travail.
Emmanuel Macron avait assuré il y a une semaine à Berlin qu'il savait déjà le nom de son prochain Premier ministre, doté selon lui d'un profil «social», «écologique» et «productif».
Ce n'est pas la première fois qu'un président français désigne une femme comme première ministre, mais ça reste rarissime. En effet, avant aujourd'hui seule une femme, Edith Cresson, avait été nommée à ce poste. Elle y est restée de mai 1991 à avril 1992. C'était lors du second septennat de François Mitterrand.
Interrogée par Le Journal du Dimanche, l'ancienne première ministre de 88 ans souhaite aujourd'hui «beaucoup de courage» à sa successeure et commente: «Le poste est très difficile, mais les difficultés sont accrues par le fait que le chef du gouvernement est une femme».
Combien de temps va-t-elle rester en poste? C'est là la grande question dans la mesure où les élections législatives françaises doivent se dérouler ce 12 juin. En effet, si le parti d'Emmanuel Macron perd sa majorité, le président devra changer sa ministre toute neuve.
Pour l'heure, le bloc présidentiel est crédité de 26% d'intentions de vote au premier tour des législatives et conserverait, en fonction du système électoral et des partis alliés, une majorité à l'Assemblée nationale. Majorité nécessaire pour que le président puisse nommer son propre gouvernement
L'hégémonie de son parti est défiée, toutefois, par la Nouvelle union populaire écologique et sociale entre La France Insoumise (LFI), Europe Ecologie les Verts, le Parti socialiste, et le Parti communiste française (Nupes), qui obtiendrait 28% et le Rassemblement national (24%) de Marine Le Pen.
En l'Etat le président devrait donc continuer de contrôler le parlement et la nouvelle première ministre garderait son siège. Enfin... sauf si Emmanuel Macron décide de nommer un nouveau gouvernement au sortir des élections législatives.