Des tags représentant des «mains rouges» ont été apposés lundi soir sur le «Mur des Justes» à l'extérieur du Mémorial de la Shoah à Paris. L'acte a provoqué une vive émotion dans le pays.
«Dégrader le Mur des Justes parmi les Nations, barrage des Lumières contre le nazisme, c'est porter atteinte à la mémoire de ces héros comme à celle des victimes de la Shoah», a déclaré le président français, Emmanuel Macron, sur X:
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a écrit sur X : «quels que soient les auteurs, cette dégradation du Mémorial de la Shoah, symbole des mains ensanglantées des terroristes qui ont lynché deux soldats israéliens en octobre 2000, résonne comme un cri de ralliement haineux contre les Juifs».
Le Mur des Justes, situé dans l'allée qui jouxte le Mémorial, porte les noms de plus de 3900 hommes et femmes qui, au péril de leur vie, ont contribué au sauvetage de Juifs en France pendant la guerre, rappelle le Mémorial sur son site internet.
Ces personnes ont reçu le titre de «Juste parmi les Nations», décerné par le Musée Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem depuis 1963.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi soir à Paris devant le «Mur des Justes» à l'extérieur du Mémorial de la Shoah pour dénoncer un acte de «profanation».
«Toucher à la mémoire des Justes, c'est toucher à la mémoire de la République», a lancé Sarah Aizenman, la présidente du collectif «Nous vivrons» à l'initiative du rassemblement.
Dans la nuit de lundi à mardi, «des individus cagoulés ont dégradé le 'Mur des Justes'», avait annoncé dans la matinée le Mémorial de la Shoah qui a déposé plainte.
Le Grand rabbin de France Haïm Korsia a dénoncé un «odieux outrage à la mémoire de millions de personnes mortes pendant la Shoah» et le Congrès juif mondial a condamné sur X un «vandalisme antisémite».
En octobre, la découverte d'étoiles de David taguées sur des immeubles en région parisienne avait fait craindre une contagion du conflit israélo-palestinien.
Mais l'affaire, pour laquelle un couple de Moldaves a été interpellé, a au final été imputée par les autorités françaises à une opération pilotée par les services de sécurité russes (FSB). (ats/jch)