C'est un scénario improbable qui se trame depuis deux jours au sommet de l'Etat français. Il implique: un ex-premier ministre en pleine attente du verdict de son procès; des oligarques russes proches du Kremlin; une candidate à la présidentielle... et le président de la République lui-même.
Voici le pourquoi du comment.
Vous vous souvenez forcément de François Fillon, l'ex-premier ministre déchu. En attente du verdict de son procès en appel pour l'emploi fictif de sa femme Pénélope, le 9 mai prochain, il a décidé de ne pas se tourner les pouces.
Au contraire, il tire profit de son copieux carnet d'adresse et de son expérience politique. Comme le rappelle BFMTV, il siège, désormais, comme président d’Apteras, la société de conseil qu’il a fondée après son naufrage à la présidentielle de 2017.
Mais il occupe également ses journées en siégeant au Conseil d’administration de deux sociétés russes, comme il l'expliquait lui-même au quotidien Le Monde:
L'une de ces entreprises est un géant de la pétrochimie, Sibur, dont les patrons sont des oligarques russes proches du Kremlin et de Vladimir Poutine.
Si Fillon assume totalement ces nouvelles activités, elles ont suscité des désapprobations côté français. Et plus particulièrement celle du secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune. Lequel a exprimé son désaccord dimanche sur les ondes de Radio J.
Lors de son interview, Beaune accuse l'ex-premier ministre de s'être fait le «complice» de Vladimir Poutine, en rejoignant un grand groupe privé russe:
Le secrétaire d'Etat Clément Beaune a élargi sa réflexion au parti de Fillon: «les Républicains, c'est le parti de François Fillon, qui est complice de monsieur Poutine». Et il en a profité du même coup pour réclamer des comptes à la candidate LR à la présidentielle.
Valérie Pécresse doit dire de «manière claire» ce qu'elle en pense, a-t-il insisté. En référence à la pratique du russe par la candidate, Beaune a encore affirmé:
L'affaire va plus loin... au point de tomber carrément sur le bureau du président Emmanuel Macron.
Invitée de la matinale spéciale présidentielle, mardi, sur France Inter, Valérie Pécresse a réagi aux accusations de Clément Beaune. Dénonçant des «attaques purement politiciennes», elle a affirmé que:
Interrogé par France Inter sur cet échange, François Fillon a répondu: «je ne divulgue jamais mes conversations avec le président de la République». Contactés, l'Elysée et Clément Beaune, n'ont pas encore réagi. Affaire à suivre.