Son parti n'a «violé aucune règle» et elle «répondra à toutes les questions» du tribunal. Marine Le Pen a voulu afficher lundi sa «sérénité» à l'ouverture de son procès et celui de 24 autres personnes et du Rassemblement national, soupçonnés d'avoir détourné des fonds du Parlement européen pour payer des salariés du parti.
A l'ouverture de l'audience vers 13h45, la présidente appelle les prévenus les uns après les autres à la barre. Marine Le Pen s'avance d'un pas lent, tailleur noir sur le dos.
Comme l'ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, qui rappelle qu'il reçoit «toujours des menaces», elle demande à pouvoir ne pas donner son adresse personnelle à la barre.
Avant de rentrer dans la salle du tribunal correctionnel de Paris, qui va accueillir pendant deux mois ce procès aux lourds enjeux politiques pour la cheffe de file de l'extrême droite française, celle-ci s'est dite devant la foule de journalistes tout à fait «sereine». «Nous n'avons violé aucune règle», a-t-elle lancé:
Le procès doit se tenir trois demi-journées par semaine jusqu'au 27 novembre. La patronne des députés RN sera toutefois absente mardi, privilégiant la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre Michel Barnier à l'Assemblée nationale.
Au total, neuf anciens eurodéputés du Front national (rebaptisé RN), dont Marine Le Pen, comparaissent aux côtés de 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires, et quatre collaborateurs du parti.
Le tribunal a formellement ordonné au début de l'audience la disjonction des cas de Jean-Marie Le Pen, 96 ans, et de l'ex-eurodéputé Jean-François Jalkh, leur état de santé ne leur permettant ni «d'être présent» ni de «préparer leur défense».
Les prévenus, jugés notamment pour détournement de fonds publics ou complicité de ce délit, encourent dix ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende, ainsi qu'une peine d'inéligibilité de dix ans susceptible d'entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027.
Le Parlement européen, partie civile, a évalué son préjudice financier à trois millions d'euros. Il ne réclamera que deux millions, un million ayant déjà été remboursé (ce qui n'est pas un aveu de culpabilité, a assuré le RN). (ats/afp)