Imaginez-vous: vous attendez depuis deux heures dans la salle d'attente des urgences, une compresse sur la tête, après que votre voisin a fermé une porte de garage sur votre tête par inadvertance. D'un coup, des gens commencent à s'agiter et se diriger prestement vers la sortie.
Un médecin vous demande de sortir. Que se passe-t-il? Celui-ci vous répond, blême: «Il y a, à quelques mètres de vous, un homme avec un obus de mortier de la Première Guerre mondiale coincé dans le rectum et il pourrait exploser à tout moment».
Bon, bon, d'accord. On ne sait pas si cette discussion a jamais eu lieu. Ce que nous savons pour sûr, c'est qu'un homme de 88 ans s'est bel et bien présenté dans un service des urgences, à Toulon, dans le Sud de la France, avec un obus de 14-18 dans le rectum.
C'est Nice-Matin qui a révélé cette histoire absolument insolite, relayée par BFM TV. Et oui, une partie de l'hôpital Sainte Musse a bel et bien été évacuée, par précautions.
C'est un secret de polichinelle que le personnel de santé voit débarquer de temps à autre des gens avec des objets coincés dans leur rectum. Mais même là, les médecins étaient estomaqués, constatant qu'il s'agissait d'une munition de 90 mm (9 cm de diamètre pour 18 de longueur) datant de la Première Guerre mondiale.
Si le papy leur a assuré que l'obus était «démilitarisé» (comprendre: la charge explosive a été retirée), le personnel de l'hôpital a tout de même appelé les autorités, qui ont envoyé des démineurs. Dans l'intervalle, la procédure a voulu qu'une évacuation partielle de l'hôpital ait eu lieu, y compris la pédiatrie.
Des patients ont dû être évacués vers d'autres hôpitaux, mais quelques services essentiels, comme la maternité, ont continué de fonctionner normalement. Dans le souci du confort de l'intimité de l'octogénaire, une tente lui a été aménagée à l'intérieur de l'hôpital.
Arrivée sur place, la brigade de déminage a ausculté l'octogénaire et son engin, et est arrivée à cette conclusion:
Bel objet, donc, et inoffensif. Une opération chirurgicale a tout de même dû avoir lieu, le projectile ne pouvant être retiré par là même où il a été inséré. Les chirurgiens ont dû ouvrir l'homme au niveau de l'abdomen pour lui retirer l'inconfortable objet du plaisir.
Quant aux démineurs, ils ont eu l'honneur de repartir avec l'obus en question. Nul doute qu'ils le garderont bien en vue comme souvenir de cette journée-là.
(acu)