L'inspection des deux gazoducs Nord Stream, délibérément endommagés par des explosions sous-marines au large d'une île danoise, en mer Baltique, ne pourra se faire avant une à deux semaines, a affirmé mercredi le ministre danois de la Défense.
Deux explosions sous-marines ont été enregistrées à proximité des sites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 mardi. Hors service à cause de la guerre en Ukraine, ces infrastructures relient la Russie à l'Allemagne en passant sous la mer Baltique.
En raison des vastes bouillonnements provoqués par les trois fuites de gaz, «cela peut facilement prendre une semaine ou deux avant que la zone soit suffisamment calme pour simplement voir ce qui s'est passé», a affirmé Morten Bødskov aux médias danois en marge d'une rencontre avec le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) à Bruxelles. Les gazoducs sont situés à environ 80 mètres de profondeur, Morten Bødskov a précisé:
Au total, trois fuites ont été découvertes dans l'un des tubes du Nord Stream 2 et dans les deux tubes du pipeline Nord Stream 1 après une première chute de pression lundi soir.
La puissance des fuites annihile toute chance de les colmater. Selon Copenhague, les fuites vont se poursuivre jusqu'à épuisement du gaz contenu dans les pipelines, ce qui devrait prendre «au moins une semaine».
Hors service à cause de la guerre en Ukraine, les gazoducs, qui relient la Russie à l'Allemagne, contenaient, toutefois, du gaz dont les fuites sont visibles à la surface avec des bouillonnements allant de 200 mètres jusqu'à un kilomètre de diamètre.
L'Union européenne (UE) a, elle, promis la «réponse la plus ferme» à ce «sabotage». «Toutes les informations disponibles indiquent que ces fuites sont le résultat d'un acte délibéré», a déclaré le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, au nom des 27 Etats membres.
Toute perturbation intentionnelle de l'infrastructure énergétique européenne est totalement inacceptable et sera «répondue par une réponse solide et commune».
Dès mardi, la Pologne, la Suède, le Danemark et la Russie considéraient qu'une attaque contre l'infrastructure gazière européenne était à l'origine des dommages sans précédent subis par les deux gazoducs. Du point de vue des cercles de sécurité allemands, il y avait beaucoup à dire sur le sabotage. S'il s'agissait d'une attaque, seul un acteur étatique serait mis en cause au vu de l'effort, a-t-il précisé.
Dans la déclaration, Borrell n'a donné aucun soupçon quant à qui pourrait être derrière un éventuel acte de sabotage. Cependant, l'Espagnol s'est dit très préoccupé par les dommages causés aux pipelines:
Les prix du gaz poursuivaient leur hausse mercredi, dopés par les fuites intervenues sur les gazoducs européens Nord Stream – à l'arrêt depuis le début de la guerre –, ces dernières étant considérées comme le résultat d'actes de sabotage.
Les observateurs craignent désormais que la crise énergétique n'entre dans une nouvelle phase. (jah/ats)