Des camions d'aide humanitaire ont commencé samedi à traverser le terminal de Rafah côté égyptien, vers le territoire palestinien de Gaza. C'est ce que rapportent une source de sécurité et un responsable du Croissant-Rouge égyptien à l'AFP.
La télévision d'Etat égyptienne a montré plusieurs camions traverser l'immense porte du poste-frontière au 15e jour de guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza, alors que des tonnes d'aide s'entassent depuis des jours dans l'attente d'un passage vers les 2.4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants et adolescents, privés d'eau, d'électricité ou de carburant.
Vingt camions du Croissant-Rouge égyptien, qui se charge de l'acheminement de l'aide des différentes agences de l'ONU, sont entrés dans le terminal égyptien, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.
Côté terminal palestinien, un journaliste de l'AFP a vu 36 semi-remorques vides entrer dans le terminal en direction de l'Egypte, en préparation du chargement de l'aide. Quatre ambulances, deux véhicules de l'ONU et deux véhicules de la Croix-Rouge étaient également visibles côté palestinien.
Le président américain, Joe Biden, avait affirmé mercredi avoir obtenu du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, la garantie de «laisser jusqu'à 20 camions traverser», un nombre totalement insuffisant selon l'ONU qui estime à au moins 100 camions par jour les besoins des Gazaouis.
Vendredi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait appelé depuis Rafah en Egypte, l'unique ouverture sur Gaza qui ne soit pas aux mains d'Israël, au «passage rapide» de l'aide humanitaire vers le territoire palestinien assiégé.
Israël refuse catégoriquement d'ouvrir ses passages frontaliers avec Gaza, mais les Etats-Unis sont parvenus à convaincre les autorités de donner leur feu vert à l'envoi d'aide depuis l'Egypte, via Rafah.
Israël a précisé qu'il s'assurerait que l'aide ne parvienne pas au Hamas, mais seulement aux «civils» du «sud de la bande de Gaza».
Pour les observateurs, ce sont ces cargaisons de fuel qui pourraient être les plus problématiques pour Israël, qui impose depuis 16 ans un strict blocus à Gaza, notamment sur les biens qui pourraient servir à la fabrication d'armements ou d'explosifs.
Au terminal lui-même, côté palestinien, des détenteurs de passeports étrangers attendent en vain depuis plusieurs jours.
(sda/ats/afp)