Les chefs de gouvernement des Etats membres de l'Union Européenne, réunis en sommet à Bruxelles, ont durement condamné les attaques terroristes du Hamas.
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Parallèlement, ils ont exigé qu'Israël mette en place des «pauses humanitaires» dans ses frappes de représailles. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré:
Cet appel soulève une question délicate: l'UE peut-elle se permettre de donner des directives à Israël dans sa lutte contre la menace terroriste du Hamas? En amont du sommet, des pays comme l'Allemagne ou l'Autriche se sont opposés à des formulations trop fortes telles que le «cessez-le-feu immédiat» exigé par le secrétaire général de l'ONU António Guterres.
Ces pays ne veulent en aucun cas risquer que quelqu'un en Israël ait le sentiment que l'on dénie au pays le droit de se défendre face aux attaques du Hamas. D'autres pays de l'UE, comme l'Espagne ou l'Irlande, se montrent en revanche moins réticents à rappeler à Israël ses obligations humanitaires. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré:
Le premier ministre irlandais Leo Varadkar voit une seconde raison à la réticence de certains gouvernements: leur rôle dans la persécution des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n'a pas explicitement cité l'Allemagne, mais a ajouté: «Il faut comprendre d'où viennent ces pays». Quant à l'Irlande, Leo Varadakar estime qu'elle a beaucoup de sympathie pour le peuple palestinien en raison de sa propre histoire.
La négociation sur le choix exact des mots s'est poursuivie jusqu'au soir. Au final, ce sont les mots «corridors humanitaires et pauses» qui ont été inclus dans le projet de déclaration commune. Celui-ci exige qu'un accès «continu, rapide, sûr et sans entrave» à l'aide humanitaire soit garanti à Gaza. C'est également une position avec laquelle les Etats-Unis sont d'accord, a-t-on indiqué à Bruxelles.
En Israël, les exigences et les avertissements de l'Europe ne suscitent guère d'enthousiasme: le pays est en train de préparer l'offensive terrestre pour laquelle le premier ministre Benjamin Netanyahu a reçu le feu vert de son cabinet de guerre. Il a fait savoir à tous les combattants du Hamas qu'ils étaient «condamnés à mort».
La situation de la population dans la bande de Gaza ne cesse de s'aggraver. L'armée de l'air israélienne a bombardé des milliers de cibles au cours des trois dernières semaines et les attaques aériennes se sont poursuivies jeudi.
Selon les données palestiniennes, plus de 7000 personnes ont perdu la vie à cause des frappes israéliennes, dont près de 3000 enfants. Ces chiffres proviennent toutefois de l'autorité sanitaire contrôlée par le Hamas et doivent être considérées avec grande circonspection.
Dans le monde arabe, le sort du célèbre reporter de télévision Wael Dahdouh, chef du bureau de Gaza de la chaîne Al-Jazeera, a créé un choc. Alors qu'il était devant la caméra, il a appris que sa femme, son fils, sa fille ainsi que sa petite-fille avaient perdu la vie dans une attaque aérienne. Selon Al-Jazeera, la famille du journaliste avait cherché refuge dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza.
Dans un appel émouvant publié dans le journal britannique The Guardian, Philippe Lazzarini, directeur de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les Palestiniens (UNRWA), a lui aussi mis en garde contre le fait que Gaza «se transformerait en cimetière». Lazzarani a critiqué les frappes aériennes constantes:
La veille, l'UNRWA avait déjà annoncé que les réserves de diesel et de carburant de ses installations à Gaza seraient bientôt épuisées et que les hôpitaux devraient cesser de fonctionner lorsque cela arrivera. Selon ses propres indications, l'organisation humanitaire fournit actuellement des soins directs à plus de 600 000 personnes à Gaza.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci