International
Gaza

Gaza: L'UE exige des «pauses humanitaires» dans ses frappes

A view showing part of the destruction caused by the ongoing Israeli airstrikes on Gaza City, Thursday, Oct. 26, 2023. (AP Photo/Abed Khaled)
Une vue montrant une partie des destructions causées par les frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza, jeudi 26 octobre 2023. Image: Keystone

L'Europe se déchire à propos de Gaza

La situation à Gaza se dégrade de jour en jour. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE demandent qu'Israël instaure des «pauses et corridors humanitaires» pour acheminer de l'aide à la population civile. Toutefois, le choix exact des mots a fait l'objet d'un débat jusqu'à la dernière minute.
27.10.2023, 11:5627.10.2023, 12:27
Remo Hess, Bruxelles / ch media
Plus de «International»

Les chefs de gouvernement des Etats membres de l'Union Européenne, réunis en sommet à Bruxelles, ont durement condamné les attaques terroristes du Hamas.

👉 Notre direct sur l'attaque du Hamas contre Israël 👈

Parallèlement, ils ont exigé qu'Israël mette en place des «pauses humanitaires» dans ses frappes de représailles. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré:

«Il faut que tous les otages du Hamas soient libérés et que l'aide humanitaire puisse être acheminée dans la bande de Gaza»
Le chancelier allemand Olaf Scholz

Cet appel soulève une question délicate: l'UE peut-elle se permettre de donner des directives à Israël dans sa lutte contre la menace terroriste du Hamas? En amont du sommet, des pays comme l'Allemagne ou l'Autriche se sont opposés à des formulations trop fortes telles que le «cessez-le-feu immédiat» exigé par le secrétaire général de l'ONU António Guterres.

L'Allemagne se fait rappeler son passé nazi

Ces pays ne veulent en aucun cas risquer que quelqu'un en Israël ait le sentiment que l'on dénie au pays le droit de se défendre face aux attaques du Hamas. D'autres pays de l'UE, comme l'Espagne ou l'Irlande, se montrent en revanche moins réticents à rappeler à Israël ses obligations humanitaires. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré:

«Les images de Gaza montrent une souffrance humanitaire inacceptable»

Le premier ministre irlandais Leo Varadkar voit une seconde raison à la réticence de certains gouvernements: leur rôle dans la persécution des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n'a pas explicitement cité l'Allemagne, mais a ajouté: «Il faut comprendre d'où viennent ces pays». Quant à l'Irlande, Leo Varadakar estime qu'elle a beaucoup de sympathie pour le peuple palestinien en raison de sa propre histoire.

La négociation sur le choix exact des mots s'est poursuivie jusqu'au soir. Au final, ce sont les mots «corridors humanitaires et pauses» qui ont été inclus dans le projet de déclaration commune. Celui-ci exige qu'un accès «continu, rapide, sûr et sans entrave» à l'aide humanitaire soit garanti à Gaza. C'est également une position avec laquelle les Etats-Unis sont d'accord, a-t-on indiqué à Bruxelles.

En Israël, les exigences et les avertissements de l'Europe ne suscitent guère d'enthousiasme: le pays est en train de préparer l'offensive terrestre pour laquelle le premier ministre Benjamin Netanyahu a reçu le feu vert de son cabinet de guerre. Il a fait savoir à tous les combattants du Hamas qu'ils étaient «condamnés à mort».

Gaza pourrait «se transformer en cimetière»

La situation de la population dans la bande de Gaza ne cesse de s'aggraver. L'armée de l'air israélienne a bombardé des milliers de cibles au cours des trois dernières semaines et les attaques aériennes se sont poursuivies jeudi.

Selon les données palestiniennes, plus de 7000 personnes ont perdu la vie à cause des frappes israéliennes, dont près de 3000 enfants. Ces chiffres proviennent toutefois de l'autorité sanitaire contrôlée par le Hamas et doivent être considérées avec grande circonspection.

Dans le monde arabe, le sort du célèbre reporter de télévision Wael Dahdouh, chef du bureau de Gaza de la chaîne Al-Jazeera, a créé un choc. Alors qu'il était devant la caméra, il a appris que sa femme, son fils, sa fille ainsi que sa petite-fille avaient perdu la vie dans une attaque aérienne. Selon Al-Jazeera, la famille du journaliste avait cherché refuge dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza.

Dans un appel émouvant publié dans le journal britannique The Guardian, Philippe Lazzarini, directeur de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les Palestiniens (UNRWA), a lui aussi mis en garde contre le fait que Gaza «se transformerait en cimetière». Lazzarani a critiqué les frappes aériennes constantes:

«Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza»

La veille, l'UNRWA avait déjà annoncé que les réserves de diesel et de carburant de ses installations à Gaza seraient bientôt épuisées et que les hôpitaux devraient cesser de fonctionner lorsque cela arrivera. Selon ses propres indications, l'organisation humanitaire fournit actuellement des soins directs à plus de 600 000 personnes à Gaza.

Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci

L'attaque du Hamas contre Israël, en images
1 / 12
L'attaque du Hamas contre Israël, en images
Des habitants de la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, évacués par la police.
source: ap / tsafrir abayov
partager sur Facebookpartager sur X
Les manifestations pro-palestiniennes se multiplient
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
18h11, l’heure qui obsède Donald Trump
Douze semaines après être passé à un cheveu de la mort à Butler, en Pennsylvanie, Donald Trump est retourné sur place samedi soir pour un show dramatique et savamment orchestré. S'il a été troublé par l'expérience, il n'en a (presque) rien laissé paraître.

Passer à un mouvement de tête de voir sa cervelle étalée sur l’estrade doit forcément constituer une expérience traumatisante. Pourtant, depuis qu'il a réchappé à une tentative d'assassinat lors d'un meeting en Pennsylvanie, le 13 juillet dernier, y laissant quelques infimes morceaux d'oreille, Donald Trump aime à affirmer qu'il ne garde pas la moindre séquelle psychologique des évènements.

L’article