La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a jugé mardi «intenable» la situation à Gaza. Cela à l'heure où un ministre du gouvernement de Benjamin Netanyahu a prévenu que le territoire palestinien serait «totalement détruit».
Au lendemain de l'annonce par Israël d'un plan de «conquête» de la bande de Gaza, le mouvement islamiste palestinien Hamas a estimé que des négociations pour une trêve avec Israël n'avaient plus d'intérêt.
L'offensive de représailles de l'armée israélienne a dévasté la bande de Gaza, fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. Israël, qui assiège les 2,4 millions d'habitants à Gaza, interdit depuis le 2 mars l'entrée de toute aide humanitaire dans l'enclave.
«L'aide humanitaire doit reprendre immédiatement et ne doit jamais être politisée», a déclaré Mme Kallas sur X, en rapportant un entretien téléphonique avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.
Ce dernier a plus tôt accusé le Hamas «d'utiliser l'aide humanitaire entrée dans Gaza pour alimenter sa machine de guerre».
L'ONU a, de son côté, accusé Israël d'utiliser l'aide humanitaire comme «arme» de guerre, en envoyant «des bombes» plutôt que de l'eau et de la nourriture à la population palestinienne.
La Suisse se dit alarmée par les derniers développements concernant Gaza, a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur X. Le droit international humanitaire interdit l'annexion de territoires occupés et le déplacement de la population, écrit le DFAE, qui ajoute que l'aide humanitaire doit pouvoir atteindre la population civile.
Il rappelle que la Suisse exige le «respect total» du droit international, le retour immédiat à un cessez-le-feu et la libération de tous les otages.
Lundi, le gouvernement israélien a annoncé une nouvelle campagne militaire qui prévoit la «conquête» de la bande de Gaza et un déplacement massif de sa population à l'intérieur du territoire.
«Gaza sera totalement détruite», a affirmé mardi le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, interrogé sur sa vision de l'après-guerre à Gaza.
Après avoir été déplacée vers le sud, la population gazaouie commencera à «partir en grand nombre vers des pays tiers», a-t-il dit lors d'un colloque dans la colonie israélienne d'Ofra, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Toute tentative par Israël d'annexer des territoires à Gaza serait «inacceptable», a prévenu Londres.
L'armée israélienne a repris son offensive sur Gaza le 18 mars, mettant fin à deux mois de trêve avec le Hamas. (ats)