«Le gouvernement a tout fait hier pour enterrer cette commission, ils ne veulent pas qu'on sache que le premier ministre [Benjamin Netanyahu] a vu les recommandations des services de renseignements et ne s'en est pas soucié, ils ne veulent pas qu'on se souvienne que leur politique était de renforcer le Hamas», a déclaré lundi Yaïr Lapid le chef de l'opposition, lors d'une intervention au Parlement.
Saisie par des proches de victimes et d'otages ainsi que d'ONG réclamant une commission nationale d'enquête sur le 7-Octobre, la Cour suprême avait ordonné le 11 décembre au gouvernement de se réunir sous un délai de 60 jours pour discuter de l'opportunité de créer ou non une telle instance. Le gouvernement s'est réuni dimanche sur le sujet et n'a rien décidé.
Lundi, lors d'une conférence de presse, le ministre des Finances Bezalel Smotrich (extrême droite) a déclaré être «pour enquêter» sur le 7 octobre 2023, journée la plus meurtrière de l'histoire de l'Etat d'Israël, mais qu'il ne voulait donner aucune responsabilité à la Cour suprême car il n'a «pas confiance» en elle. En «pleine guerre, ce n'est pas le moment pour enquêter», a-t-il ajouté.
Selon la loi israélienne, si le gouvernement décide de mettre en place une commission d'enquête de l'Etat, il doit en informer le président de la Cour suprême, à qui il revient alors d'en nommer les membres.
Depuis les années 1960, environ une quinzaine de commissions de ce genre ont été formées en Israël, notamment après la débâcle initiale de la guerre israélo-arabe de 1973, la responsabilité d'Israël dans le massacre de Palestiniens par des miliciens chrétiens à Sabra et Chatila au Liban en 1982 et l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995.
Le 22 janvier, une proposition de loi pour former une commission nationale d'enquête sur le 7-Octobre a été rejetée par les députés de la coalition gouvernementale. (mbr/ats)