Ces déclarations «allaient à l'encontre de l'esprit des Jeux olympiques et paralympiques» et étaient par conséquent «inappropriées», a reconnu Yoshiro Mori lors d'une conférence de presse à Tokyo ce matin. Le président des Jeux Olympiques de Tokyo a exprimé le besoin de s'excuser «auprès de tous ceux qui se sont sentis offensés». Mais qu'a-t-il pu bien se passer?
Mercredi 3 février 2021, conférence de presse à Tokyo: D'après le New York Times, le Président des J.O. répond à une question lui demandant de commenter le projet du comité olympique visant à augmenter de 40% le nombre de femmes membres du conseil d'administration. Les réponses de Yoshiro Mori, également connu pour avoir exercé la fonction de premier ministre du Japon de 2000 à 2001, n'ont laissé personne indifférent. Florilège:
Depuis, ni le service de presse de Tokyo-2020, ni le porte-parole du gouvernement japonais ne se sont officiellement prononcés quant aux déclarations du politicien japonais. Contrairement au public, mais surtout au personnalité publiques qui se sont de suite emballées sur les réseaux sociaux.
«ça suffit», «misogynie», ou encore «nous exigeons la démission de Yoshiro Mori» ont figuré parmi les tendances Twitter au Japon, mais pas seulement. Aux Etats-Unis aussi, nombreuses ont été les réactions échauffées du public et des personnalités connues. Comme l'influent psychologue américain Adam Grant qui en a profité pour publier des études démontrant que ce serait les hommes qui tendaient beaucoup plus à monopoliser la parole lors de réunion et «à interrompre de manière intrusive». Une remarque partagée plus de 5000 fois sur la plate-forme web.
Tokyo Olympics chief: "with a lot of women, the board meetings take so much time."
— Adam Grant (@AdamMGrant) February 4, 2021
Data: it's usually men who won't shut up.
(1) Men tend to talk more in meetings—even if more women are there
(2) Power leads men but not women to talk more
(3) Men interrupt more intrusively pic.twitter.com/PpIsqGcXtX
Les personnalités publiques japonaises se sont également exprimées. Renho, par exemple, une figure de l'opposition parlementaire au Japon, a qualifié de «honteux» les propos de du président des J.O. qui vont, selon elle, à l'encontre des valeurs olympiques opposées à toute forme de discrimination. D'anciens athlètes japonais ont également réagi tels que Kaori Yamaguchi, ancienne judoka et membre du comité olympique japonais, qui a jugé «malheureux» les commentaires de Yoshiro Mori. L'égalité des sexes est censée «être un prérequis pour organiser les Jeux de Tokyo», a-t-elle ajouté. De son côté, le décrié a décliné toute éventualité de démissionner de ses fonctions de patron des J.O. (afp/mndl)