Environ 4700 milliards de tonnes et tout ça depuis avril 2002: on a rarement observé régime aussi drastique. Et aussi problématique: cette fonte provoque à elle seule à une hausse des océans de 1,2 centimètre selon de nouvelles données publiées cette semaine par la recherche danoise sur l'Arctique.
Pour vous donner une idée, le volume de glace fondue représente, à l'échelle de la superficie des Etats-Unis, un demi-mètre d'eau.
La côte ouest du Groenland est particulièrement concernée, selon ses données. «Les données montrent que la plupart de la perte de glace se produit sur les bords de la calotte glaciaire où des observations indépendantes indiquent que la glace se rétrécit, que les fronts glaciaires reculent dans les fjords et à terre, et que la fonte est plus forte à la surface de la glace», souligne le Polar Portal, organisation chapeautant les instituts danois sur l'Arctique.
L'étude se base sur des observations satellitaires du programme «Grace».
Le réchauffement climatique est particulièrement alarmant dans l'Arctique où il est intervenu ces dernières décennies à un rythme trois voire quatre fois supérieur au reste de la planète, selon les dernières études scientifiques.
Selon une étude publiée fin janvier par la National aeronautics and space administration (Nasa) américaine, la fonte accélérée près des côtes s'explique par le réchauffement des eaux de l'océan Arctique qui contribuent «au moins autant que l'air à la surface» au déclin de la calotte groenlandaise.
La fonte de la glace au Groenland est actuellement le principal facteur de montée des océans sur Terre et les glaciers du Groenland reculent désormais six à sept fois plus vite qu'il y a 25 ans, selon l'agence américaine.
Selon les climatologues, la calotte glaciaire du Groenland contient au total de quoi faire monter les océans de plus de sept mètres, et l'Antarctique de près de 50 mètres, même si les processus de fonte sont des phénomènes très lents.
Dans le même temps, la banquise arctique - dont la fonte n'a pas d'effet sur le niveau des océans, a elle aussi considérablement reculé, perdant en moyenne près de 13% de sa surface tous les dix ans. (ats/mbr)