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Guerre contre l'Ukraine

Une Ukrainienne torturée raconte: «Ils prenaient du plaisir»

Une Ukrainienne a témoigné de tortures infligées par des soldats russes (photo d'archive).
Une Ukrainienne a témoigné de tortures infligées par des soldats russes (photo d'archive).Keystone

Une Ukrainienne torturée raconte: «Ils y prenaient du plaisir»

Strangulation, électrocution et travaux forcés: une Ukrainienne raconte comment elle a été torturée par des Russes. Elle est néanmoins retournée dans sa ville natale occupée.
23.06.2023, 06:0423.06.2023, 16:58
Clara Lipkowski
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t-online

Le traitement de la population civile ukrainienne dans les territoires occupés par la Russie a déjà attiré l'attention des Nations unies. La torture y serait systématiquement pratiquée avec la complicité du Kremlin, voire sur ses ordres. C'est ce qu'a confirmé l'ancienne employée administrative Olena Yahupova au journal britannique Guardian. Elle parle de détention, de chocs électriques, d'interviews forcées pour la télévision d'Etat russe et d'un «règne arbitraire» de la police secrète russe.

Olena Yahupova a parlé au journal de la situation dans sa ville natale d'Enerhodar, dans la région de Zaporijia, à laquelle elle n'a échappé que par chance. La région abrite la plus grande centrale nucléaire d'Europe, Zaporijia, qui est tombée aux mains des troupes russes au printemps 2022. Depuis, les deux tiers de la population auraient fui. D'après le maire Dimitri Orlov, lui aussi en exil, seules 15 000 personnes sur les 53 000 qui vivaient autrefois dans la ville sont encore présentes. Il estime qu'au moins 500 personnes ont été victimes d'enlèvements et de tortures.

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Dénoncée au FSB

Parmi elles, Olena Yahupova. Selon le Guardian, elle a été arrêtée en octobre 2022 par les Russes. Des voisins l'avaient apparemment dénoncée et avaient informé la police secrète du FSB que son mari était un officier militaire ukrainien.

Au début, elle n'était pas dans le collimateur des occupants, notamment parce qu'elle n'avait pas participé aux manifestations antirusses. Mais, un jour, des agents du FSB l'ont emmenée au poste de police local.

«Ils m'ont attaché les mains aux chevilles», a déclaré Jahupova. Régulièrement, il y avait des strangulations.

«L'un d'eux me tenait la gorge, un autre me pinçait le nez»
Olena Yahupova

Les fonctionnaires auraient ainsi voulu qu'elle révèle le lieu où se trouvaient son mari et d'autres personnes ayant des liens militaires dans la ville.

Pendant la torture, on lui a également enroulé une boucle de fil de fer autour du cou, on lui a mis un pistolet sur le front et on l'a électrocutée. Selon Olena Yahupova, les agents annonçaient les tortures à l'avance, ce qui rendait la situation encore plus cruelle.

«Ils prenaient du plaisir»
Olena Yahupova

Après la torture, le travail forcé

Après deux jours, la torture a cessé, mais Olena est restée en prison. Elle raconte au Guardian qu'elle a parfois été détenue dans une cellule de 15 personnes. Certains jours, il n'y avait pas de nourriture, en hiver, les détenus dormaient sur le sol.

Jahupova a également dû, selon ses propres dires, servir de support à une fausse vidéo de propagande russe

«Un fonctionnaire a menacé de m'abattre si je ne m'exécutais pas»

Dans la vidéo, elle devait se plaindre de prétendus tirs ukrainiens. Selon elle, la vidéo a été tournée en octobre dernier et est toujours visible sur le canal Telegram de l'agence de presse de propagande russe Ria Novosti.

Plus tard, les occupants l'auraient soumise au travail forcé: «Nous avons dû creuser des tranchées pendant deux mois par un temps glacial». Elle n'a été libérée qu'au bout de quelques mois, lorsque des habitants locaux sont intervenus pour la défendre. Olena Yahupova s'est d'abord enfuie en Estonie, mais elle est retournée dans sa région natale de Zaporijia, explique-t-elle au Guardian. Et ce, malgré l'occupation.

Selon ses propres dires, elle s'est inscrite pour être enrôlée dans l'armée ukrainienne et a renouvelé ses vœux de mariage avec son mari.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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