Une frappe russe sur un centre de transfusion sanguine a fait «des morts et des blessés» samedi dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. De son côté, Kiev entend intensifier ses attaques de drones contre la Russie.
L'attaque est survenue à Koupiansk, dans la région de Kharkiv. «Il y a des morts et des blessés», a indiqué Zelensky sur Telegram, alors que les secouristes «sont en train d'éteindre l'incendie». «Ce crime de guerre dit tout de l'agression russe. Des bêtes qui détruisent tout ce qui permet simplement de vivre», a-t-il dénoncé.

Image: ats
Des missiles russes ont par ailleurs frappé samedi soir des bâtiments du constructeur aéronautique ukrainien Motor Sich, entreprise «d'importance stratégique», dans la région de Khmelnytsky, dans l'ouest de l'Ukraine, avait annoncé plus tôt le président ukrainien.
La région de Khmelnytsky se trouve à des centaines de kilomètres du front, mais est elle régulièrement visée par des frappes russes.
Pétrolier pris pour cible
Cette attaque russe survient après une offensive ukrainienne dans la nuit de vendredi à samedi contre un pétrolier russe dans le détroit de Kertch. Cela a interrompu brièvement le trafic sur le pont stratégique reliant la Crimée à la Russie, dans un contexte de tensions croissantes en mer Noire.
Vendredi soir, un pétrolier russe naviguant en mer Noire entre la Russie et la péninsule de Crimée a été touché par un drone ukrainien. Cette dernière attaque intervient au lendemain d'une frappe de drone ukrainien sur un navire de guerre russe dans une base de la mer Noire, à Novorossïisk.
L'opération a été «réussie», a estimé une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU). Cela a interrompu brièvement le trafic sur le pont stratégique reliant la Crimée à la Russie.
La diplomatie russe a condamné une attaque ukrainienne contre «un navire civil», qui a «non seulement fait courir un risque de mort à son équipage, mais a également fait planer la menace d'une catastrophe environnementale de grande ampleur».
Poursuite des attaques de drones
Dans ce contexte, l'Ukraine a annoncé samedi qu'elle allait intensifier ses attaques au drone contre la Russie après plusieurs opérations «fructueuses».
«A chaque nouvelle mission, les drones de combat ukrainiens deviennent de plus en plus précis, leurs opérateurs deviennent plus expérimentés, la coordination des combats est plus efficace et les concepteurs des drones ont l'opportunité d'améliorer leurs caractéristiques tactiques et techniques», a déclaré le secrétaire national ukrainien à la Sécurité Oleksiy Danilov.
Les missions seront désormais plus nombreuses et menées sur de plus grandes distances, a-t-il ajouté sur le réseau social X (ex-Twitter). Le nombre des attaques a augmenté de part et d'autre depuis que Moscou a refusé mi-juillet de reconduire un accord négocié par l'ONU qui autorisait les exportations de céréales ukrainiennes.
Port russe visé
En Crimée même, les autorités russes ont annoncé samedi avoir abattu un drone ukrainien lors d'une nouvelle tentative d'attaquer Sébastopol, grand port et base russe de cette péninsule.
Vendredi, une frappe de drone ukrainien avait visé pour la première fois un navire de débarquement russe dans une base russe, Novorossïisk, grand port pétrolier du sud-ouest de la Russie et terminus d'un oléoduc qui sert notamment à l'exportation du pétrole kazakh.
L'armée russe a de son côté revendiqué samedi la prise du village de Novosselivské, dans le nord-est de l'Ukraine, une zone où elle est à l'attaque depuis plusieurs semaines.
Réunion sans la Russie à Jeddah
Sur le front diplomatique, l'Arabie saoudite, qui a soutenu les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU après l'invasion russe, a accueilli samedi une réunion à Jeddah pour discuter de la «crise ukrainienne».
Selon des diplomates, la réunion devait réunir une quarantaine de pays, dont les Etats-Unis, la Chine, l'Inde ou encore le Brésil. La Russie n'était pas représentée, Kiev étant à l'origine de ces discussions.
Aucune déclaration finale ne sera publiée, alors que certaines délégations prévoient des réunions bilatérales dimanche. Mais une source européenne a fait état d'un terrain d'entente sur des points clés, en particulier sur le respect de «l'intégrité territoriale et de la souveraineté» de l'Ukraine qui doit être «au coeur de tout accord de paix».
Le Brésil a toutefois estimé que «toute véritable négociation doit inclure toutes les parties», y compris la Russie, selon Celso Amorim, un conseiller du président brésilien Lula da Silva, qui participait à la réunion.
Volodymyr Zelensky a de son côté indiqué que la délégation ukrainienne a mis en avant son plan de paix de dix points, prévoyant notamment le retrait total des troupes russes du territoire ukrainien.