L'armée ukrainienne a actuellement de beaucoup de problèmes. L'un d'entre eux est qu'elle manque d'installations défensives permettant d'arrêter les avancées des troupes russes. Kiev dispose notamment de trop peu de fossés antichars et de tranchées. Un véhicule pourrait contribuer à combler cette lacune: le MDK-3, une pelleteuse spéciale.
Il s'agit d'un véhicule blindé datant de l'époque soviétique, équipé d'une pelle et d'une fraise à l'arrière. L'engin creuse la terre et projette l'excédent de terre sur les côtés, créant ainsi un sillon pour une tranchée, écrit le Spiegel. La machine peut parcourir 50 à 100 mètres par heure en moyenne.
Mais l'Ukraine n'en a que quelques exemplaires, le nombre exact est inconnu. Et il est difficile de trouver des fournisseurs d'appareils de l'époque soviétique en dehors de la Russie.
En février, un journaliste du Monde a accompagné un soldat ukrainien qui creusait une tranchée. «Ce fossé antichar a été creusé dans les règles de l'art par une pelleteuse spéciale MDK-3», lui explique ce dernier. Les explosions incessantes d'obus et de roquettes aux alentours témoignaient des efforts de l'artillerie russe pour «ramollir» – comme on dit dans le jargon militaire – les défenses ukrainiennes, poursuit le texte.
Une alternative au MDK-3 est le BTM-3, également de fabrication soviétique, et qui date des années cinquante. Ce véhicule est certes aussi rapide que le MDK-3, mais il est moins blindé et offre donc moins de protection. Selon le Spiegel, ce modèle n'a jusqu'à présent été aperçu que du côté russe. Mais il existe des vidéos qui le montreraient en action dans l'armée ukrainienne.
Pour le moment, l'Ouest ne peut apporter qu'une aide limitée. L'armée allemande dispose du char de génie Dachs, qui permet aussi de creuser des tranchées, mais qui est nettement plus lent que le MDK-3. Néanmoins, l'Allemagne et le Danemark ont jusqu'à présent fourni à l'Ukraine sept de ces véhicules, et deux chars similaires sont également venus de Norvège.
Tout cela ne suffira probablement pas à assurer une couverture suffisante du front. A cela s'ajoutent des pénuries générales de matériel dues à la stagnation des livraisons en provenance de l'Ouest et des problèmes de transport liés au dégel.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci