106 secondes pour atteindre Berlin, 200 secondes pour atteindre Paris et 202 secondes pour atteindre Londres: c'est avec ces chiffres que la télévision d'État russe simule une attaque nucléaire sur l'Europe de l'Ouest qui ne ferait «aucun survivant».
La scène s'est déroulée le 28 avril lors de l'émission «60minutes» de la chaîne d'information publique Rossiya 1. «60minutes» est l'une des émissions les plus populaires en Russie présentée par Evgueni Popov et Olga Skabeyeva, un couple de journalistes fidèle à Poutine.
Dans l'émission, les propagandistes du Kremlin ont esquissé des attaques nucléaires contre trois capitales européennes à partir de l'enclave russe de Kaliningrad: Berlin, Londres et Paris. Le président invité du parti nationaliste Rodina, Alexeï Chouravliov, a spécifié:
La raison de cette simulation bizarre? Les déclarations récentes du ministre britannique de la Défense, qui a dit qu'il soutenait les attaques ukrainiennes contre les infrastructures russes. Lorsque la présentatrice a mis en garde Alexeï Chouravliov après une première menace nucléaire contre l'Occident, l'homme politique a rétorqué: «Je dis cela sérieusement».
Les producteurs de l'émission ont ensuite montré aux téléspectateurs une carte montrant les trajectoires des missiles entre Kalingrad et les trois capitales européennes. Suite à la déclaration d'Alexeï Chouravliov, le présentateur Popov a fait remarquer que la Grande-Bretagne disposait également d'armes nucléaires. Et il a ajouté:
Quelques jours auparavant, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé à Saint-Pétersbourg: «Nous ne nous vantons pas, nous allons les utiliser» faisant visiblement allusion à son arsenal nucléaire.
Il a en outre fait savoir à l'Occident que la Russie avait testé avec succès le missile intercontinental ultramoderne «Sarmat» et que ce missile était capable de détruire une zone deux fois plus grande que la Grande-Bretagne.
Le ministère russe de la Défense a déclaré: «Le Sarmat est le missile le plus puissant avec la plus grande portée pour détruire des cibles dans le monde». Le Sarmat peut échapper aux systèmes de défense antimissile et dispose de plusieurs ogives. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont rejeté cette rhétorique.