La BBC révélait vendredi que l'armée russe aurait recours aux services de mercenaires pour grossir ses rangs. Selon le média britannique, de nouvelles recrues sont contactées via Telegram ou le réseau social VK afin de rejoindre le groupe Wagner. Mais qui sont ces mercenaires et pourquoi la Russie en a-t-elle besoin?
Wagner est un groupe russe de mercenaires. Ses activités seraient répandues à travers tout le globe, mais son côté secret le rend difficile à analyser. Officiellement, le groupe n'existe pas et le Kremlin nie avoir des liens avec une quelconque organisation de mercenaires.
L'organisation a été identifiée pour la première fois en 2014, déjà en Ukraine. A cette époque, les mercenaires soutenaient les séparatistes prorusses dans la région du Donbass à l'est du pays.
La réputation du groupe Wagner est mauvaise. Il a notamment été accusé de violation des droits de l'homme et de crimes de guerre dans ses opérations en Syrie et en Lybie en 2019 et 2020.
L'outil de communication principal du groupe Wagner serait la messagerie Telegram. Selon la source de la BBC, les vétérans de l'organisation auraient été contactés peu avant le début de la guerre.
Le recrutement ne s'arrête pas aux messages privés sur Telegram. Une campagne publique sur le réseau social russe VK a également été mise en place. Une annonce a été publiée concernant le recrutement pour «la frontière proche». D'après des experts militaires, ceci fait référence à l'Ukraine.
Les restrictions de recrutement du groupe Wagner ont changé. Le mercenaire témoignant pour la BBC affirme que:
Un casier judiciaire, des dettes ou encore un bannissement d'autres groupes mercenaires ne sont pas un frein au recrutement pour le groupe Wagner. La seule restriction serait celle du lieu de naissance, par souci de loyauté envers la Russie.
Les nouvelles recrues seraient placées sous le commandement de la direction générale des renseignements de Russie (GRU). Séparés en unités, les mercenaires suivraient leur entraînement dans une base appartenant au groupe Wagner à Mol'kino, dans le sud de la Russie.
Interrogé par la BBC, Jason Blazakis, chercheur au Centre Soufan (un centre de recherche sur la sécurité globale, notamment en ce qui concerne les conflits armés), estime que des «milliers de mercenaires seront nécessaires» pour que la Russie fasse une différence sur le terrain.
Selon le chercheur, le recours à des mercenaires est un «signe de désespoir». De plus, cela permettrait à l'armée russe de subir moins de pertes:
Près de 400 mercenaires du groupe Wagner auraient été recensés en Ukraine depuis le début du conflit.