Le chef du Hezbollah Naïm Qassem a estimé dimanche qu'il incombait au gouvernement libanais de pousser Israël à retirer ses troupes du sud du pays d'ici le 18 février, conformément au nouveau délai imparti dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu.
Entretemps, l'armée israélienne a dit avoir mené de nouvelles frappes contre des sites du Hezbollah équipés de lance-roquettes, sans préciser le lieu exact. Et dans le sud du Liban, une femme a été tuée par des tirs israéliens alors que des déplacés tentaient de rentrer chez eux, selon l'agence officielle libanaise ANI.
Ces développements surviennent à l'heure où le secrétaire d'Etat Marco Rubio a déclaré à Jérusalem que les Etats-Unis et Israël attendaient de l'Etat libanais «d'affronter et de désarmer le Hezbollah», considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis.
Entré en vigueur le 27 novembre, l'accord de cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis et la France a été conclu après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah. Celui-ci avait commencé à tirer des roquettes sur Israël, «en soutien aux Palestiniens», dans la foulée de la guerre à Gaza. Le Hezbollah, qui a dominé pendant des années la vie politique au Liban, est sorti affaibli de cette guerre et sa direction a été largement décimée par Israël.
Pendant la guerre ouverte, l'armée israélienne a mené une offensive terrestre dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, et des troupes y sont restées après la fin des hostilités.
Selon les termes de l'accord, l'armée israélienne était censée avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus devaient être déployés. Le Hezbollah devait lui démanteler ses infrastructures dans le sud et se retirer au nord du fleuve Litani. L'échéance a ensuite été repoussée au 18 février.
Jeudi, un responsable israélien a dit que l'armée était prête à se retirer dans les délais fixés. Mais le chef du Parlement libanais Nabih Berri a annoncé le même jour le rejet d'une demande israélienne de maintenir cinq positions dans le sud du Liban après le 18 février.
Il a ajouté que l'attaque vendredi soir à Beyrouth contre un convoi de la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) n'était:
Deux membres de la Finul ont été blessés lorsque leur convoi a été attaqué sur la route de l'aéroport, bloquée par des partisans du Hezbollah pour protester contre une décision libanaise d'interdire l'atterrissage d'avions iraniens.
Selon une source de sécurité libanaise, le Liban a refusé ces atterrissages après avoir été informé par les Etats-Unis qu'Israël risquait de frapper l'aéroport international de Beyrouth.
Ces atterrissages «en évoquant la sécurité aérienne et civile», a dit Qassem.
Israël a maintes fois accusé le Hezbollah d'utiliser cet aéroport pour transférer des armes depuis l'Iran. Le mouvement et les responsables libanais démentent.
Netanyahu et Rubio ont affirmé surveiller la situation en Syrie, voisine d'Israël. Qassem a aussi appelé à une «participation massive» aux funérailles prévues le 23 février à Beyrouth du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué dans une frappe ciblée en septembre dernier dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement.
(dal/ats)