Dimanche soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que l'évacuation de l'usine Azovstal, dans le port assiégé de Marioupol, avait commencé.
Evacuation of civilians from Azovstal began. The 1st group of about 100 people is already heading to the controlled area. Tomorrow we’ll meet them in Zaporizhzhia. Grateful to our team! Now they, together with #UN, are working on the evacuation of other civilians from the plant.
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) May 1, 2022
Selon TF1 Info, le régiment Azov, la force armée ukrainienne qui défend la dernière poche de résistance à Marioupol, avait indiqué d'abord que «20 civils, des femmes et des enfants» avaient pu être évacués. Les autorités russes avaient donné le chiffre de 40 civils, dimanche en milieu de journée.
De son côté, le secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), Antonio Guterres, a affirmé que l'organisation faisait «tout son possible» pour évacuer les civils coincés dans «l'apocalypse» de Marioupol.
Natalia Usmanova faisait partie des dizaines de civils évacués de l'usine de Marioupol. Selon The Guardian, Usmanova, 37 ans, s'est exprimée dimanche après avoir été évacuée.
Recroquevillée dans le réseau tentaculaire de bunkers souterrains, sous l'immense aciérie d'Azovstal, Natalia a senti son cœur s'arrêter lorsque les bombes russes se sont abattues sur Marioupol. «Je craignais que le bunker ne résiste pas, j'avais une peur terrible», a-t-elle déclaré.
Elle se souvient aussi du manque d'oxygène dans les abris et de la peur constante. «Nous n'avions pas vu le soleil pendant si longtemps», a-t-elle dit, s'exprimant dans le village de Bezimenne, dans une zone de Donetsk sous le contrôle des séparatistes soutenus par la Russie, à environ 30 kilomètres à l'est de Marioupol.
Selon BBC News, les personnes évacuées de Marioupol décrivent une ville «anéantie». Nadia, évacuée elle aussi en même temps que Natalia, qualifie «d'incompréhensible» le fait qu'une ville entière ait été «anéantie», affirmant que des rues entières n'existaient plus.
«Pour la première fois depuis le début de la guerre, ce couloir indispensable a commencé à fonctionner», a déclaré de son côté Volodymyr Zelenskiy dans une allocution publiée sur Telegram. Le président ukrainien espère que les évacuations se poursuivraient lundi.
Jusqu'à 100 000 personnes se trouveraient encore dans le blocus de Marioupol. Parmi elles, et selon The Guardian, jusqu'à 1000 civils et quelque 2000 combattants ukrainiens seraient retranchés sous l'aciérie d'Azovstal, seule partie de la ville non occupée par les Russes.