L'état d'urgence instauré pendant la pandémie devait expirer mardi prochain, mais le premier ministre Viktor Orban en a décidé autrement.
Il s'en est expliqué sur Facebook: «Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles.»
«Cela nécessite une marge de manoeuvre et une action immédiate. Le gouvernement, exerçant son droit en vertu de la Loi fondamentale, déclare l'état d'urgence pour cause de guerre à partir de minuit», a-t-il ajouté.
Peu avant cette annonce, le parlement, où le chef d'Etat possède la majorité, venait tout juste de prêter serment et de modifier la constitution pour permettre l'instauration d'une telle mesure «en raison d'un conflit».
Selon Viktor Orban, les premières décisions prises dans ce nouveau cadre juridique seront annoncées mercredi.
Une chose est sûre: l'état d'urgence offre à Viktor Orban «plus de marge de manoeuvre que d'habitude». Et surtout, lui permet de «restreindre ou de suspendre purement et simplement les droits fondamentaux de chacun», selon l'ONG TASZ.
L'ONG de défense des libertés civiles a dénoncé un «état d'urgence devenu permanent» en rappelant qu'il avait déjà été instauré en Hongrie, dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Il faut dire que Viktor Orban est au pouvoir, sans interruption, depuis douze ans. Le doyen des dirigeants européens est régulièrement accusé par ses partenaires occidentaux d'abus de pouvoir dans son pays, membre de l'Union européenne (UE) et de l'Otan. (mbr/ats)