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Présidentielle: les «vieux» partis devraient s'inspirer des extrêmes

Les «vieux» partis devraient s'inspirer des extrêmes.
Les «vieux» partis devraient s'inspirer des extrêmes.
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Les «vieux» partis devraient s'inspirer de la ferveur des extrêmes

Du meeting de Zemmour sur la place du Trocadéro, aux chariots de larmes insoumises lors de la défaite de Mélenchon, les candidats «poing levé» ont monopolisé le peu de ferveur qui a irrigué la campagne présidentielle. Et l'enthousiasme, bordel?
15.04.2022, 12:01
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«Quel enthousiasme!» Cette exclamation a toujours laissé un peu de chocolat autour de la bouche. Quand on est haut comme trois pommes, on trépigne à l'idée d'à peu près tout et rien: un saut à Disneyland, un bonbon acidulé, un cours de danse hip-hop, un gros paquet cadeau. Une fois enthousiaste, on «ressent et exprime une joie sincère et spontanée à la pensée ou à l'idée d'accomplir quelque chose», nous promet le Robert.

C'est bon? Vous la visualisez cette flamme contagieuse?

Maintenant, voici Valérie Pécresse

La candidate durant son meeting raté du Zénith.
La candidate durant son meeting raté du Zénith.keystone

Valérie Pécresse n'a jamais vraiment eu envie de devenir présidente de la République. Blasée, fatiguée, rance, elle a aligné prestations fantomatiques et propositions flasques avec une aigreur aussi puérile qu'anémiante. Macron lui aurait «volé» son programme? Ses militants cherchent encore le petit malin qui a piqué son entrain.

«Chuuuut… Modérez votre enthousiasme!»
Valérie Pécresse, alors en plein meeting à Toulouse le 19 mars dernier, avait décidé que gronder ses supporters bruyants pouvait être une excellente tactique.

Résultat, de toute sa campagne, on retiendra surtout une hernie discale, une infection au Covid-19 et un Zénith funeste. S'il est rare de lâcher un bulletin dans l'urne pour un programme, personne ne vote pour les petits tracas d'une candidate grisâtre. Mais elle n'est pas toute seule à avoir fait campagne la tête dans un sac. Du naufrage de la gauche, au fiasco de la droite, aucun candidat n'a su donner envie. De plébisciter, de s'investir ou simplement d'y croire.

«Ce qui m'effraie, ce ne sont pas les candidats, mais les personnes derrière.» Quand l'écrivain Régis Jauffret a évoqué cette campagne, lundi sur les ondes de France Inter, il n'applaudissait évidemment pas le succès des extrêmes, mais notait rigoureusement leur «enthousiasme délirant». On ne peut pas lui donner tort. Pendant deux mois, qu'importe le programme ou les idées, les groupies de Zemmour, comme ceux de Mélenchon, ont dépensé toute leur énergie et leurs arguments à défendre et soutenir leur héros.

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Des héros qui, eux, ont postillonné un enthousiasme emportant les foules sur son passage. Du Trocadéro de Zemmour aux larmes insoumises à la mince défaite de Mélenchon, force est de constater que la ferveur n'a circulé que dans les marges.

Bien sûr, il a toujours été plus commode de faire monter la sauce quand les idées font bouillir de craintes une partie de l'opinion publique. Mais, même Macron, après cinq petites années de règne, a planqué son enthousiasme entre les lignes d'un agenda de la guerre.

«En 1981, il y avait un enthousiasme délirant. Et Mitterrand était pourtant de gauche»
Régis Jauffret, lundi, sur France Inter

S'ils veulent un jour réapparaître dans le radar des politiques qui rassemblent, les partis historiques doivent bien sûr se poser de grandes questions stratégiques. Mais un programme, aussi parfait et sérieux soit-il, ne remplacera jamais une nuée de chairs de poule à quelques enjambées d'une élection. Les frissons et l'envie d'y croire, c'est avec enthousiasme que ça se cultive.

On ne brandit pas «les valeurs de la République», si chères à ceux qui ont échoué, avec une main dans la poche. La main gauche... comme la droite, d'ailleurs.

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