La tendance est sous nos yeux. En raison du réchauffement climatique, incendies et intempéries deviennent chaque été plus fréquents et violents en Europe. La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes impacte fortement le secteur touristique. Au cours du seul mois de juillet, des feux de forêt ont entraîné l'évacuation de milliers de vacanciers en Grèce, France, Croatie et Sardaigne. A deux occasions, les flammes ont atteint de grandes villes, à savoir Marseille et Athènes.
Une étude publiée ce dimanche dans la revue Natural Hazards a tenté de déterminer quelles étaient les destinations européennes les plus touchées par la météo extrême. Les chercheurs ont retenu trois phénomènes séparés: les incendies, les précipitations extrêmes et les orages. Pour chacun d'entre eux, ils ont développé un indice de danger, allant de «très faible» à «très élevé», qu'ils ont ensuite appliqué à chaque région de l'Union européenne. Voici ce qu'ils ont découvert.
Sans surprise, le danger d'incendie augmente au fur et à mesure qu'on avance vers le sud du continent. Selon les données collectées par les chercheurs, l'Espagne est le pays le plus exposé aux feux de forêt, avec cinq régions présentant un danger «très élevé» (l'Andalousie, l'Aragon, la région de Valence, la Castille-La Manche et la Murcie).
Le reste de la péninsule ibérique affiche également des valeurs élevées (jusqu'à 250 jours à risque par an), ainsi que l'est de la Roumanie, le sud de la Grèce et la France méridionale. En Provence et dans le Languedoc-Roussillon, le danger est considéré comme «élevé».
A l'inverse, l'Europe du Nord présente une exposition généralement «très faible». Pourtant, selon les chercheurs, le danger d'incendie devrait augmenter «presque partout» à travers le continent. Certaines régions pourraient connaître jusqu'à 20 jours à risque de plus par année.
En ce qui concerne les précipitations extrêmes, le danger se concentre surtout autour de l'Italie. La presque entièreté du pays présente un risque allant de «moyen» à «très élevé», tant au nord que dans le sud. Les régions les plus exposées, avec jusqu'à 40 jours de fortes pluies par an, sont la Vénétie et la Campanie. La Croatie et l'Autriche font également partie de la zone rouge.
Contrairement au danger d'incendie, le risque de précipitations extrêmes est distribué de manière moins homogène à travers le continent. Ainsi, certaines régions isolées peuvent être très exposées, contrairement au reste de leurs pays respectifs. C'est le cas du nord du Portugal, de la Haute-Bavière et de la principauté des Asturies, en Espagne.
On retrouve l'Italie lorsqu'on s'intéresse au danger d'orage. Le pays entier est une «zone à haut risque», écrivent les chercheurs. Ces phénomènes se concentrent dans le nord, le long des Alpes, où l'on recense jusqu'à 500 heures d'orage par an. La côte croate et plusieurs régions d'Autriche présentent également un risque considéré comme élevé.
Les orages peuvent être également fréquents plus au sud. C'est notamment le cas autour des Pyrénées et dans la Grèce méridionale, où l'on compte plusieurs régions à risque, comme la Catalogne ou la Thessalie.
Les chercheurs soulignent que toutes les destinations ne s'équivalent pas. Certaines régions, comme les îles grecques ou l'Algarve, dans le sud du Portugal, dépendent presque exclusivement du tourisme. A l'inverse, d'autres endroits, pourtant très visités, peuvent compter sur une activité économique plus diversifiée. C'est le cas de la région de Rome, ou de l'Ile-de-France, par exemple.
Par conséquent, les premières souffrent davantage des conditions météo extrêmes que les deuxièmes. En combinant la dépendance économique aux risques exposés plus haut, les chercheurs ont identifié les zones les plus touchées: il s'agit de la Crète, de l'Andalousie, de l'Italie du nord-est et de la côte croate.