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Ouragan Milton: cette influenceuse dit qu'elle «va mourir»

Milton en Floride: Caroline Calloway refuse de quitter l'ouragan
L'influenceuse Caroline Calloway ne veut pas quitter son logement en Floride.

La «pire influenceuse du monde» dit qu'elle va mourir dans l'ouragan

Caroline Calloway est l’une des premières influenceuses d’Instagram. Mais c’est aussi un escroc qui a falsifié ses diplômes scolaires et arnaqué des abonnés. Aujourd’hui réfugiée à Sarasota, en Floride, elle assure qu’elle n'évacuera pas sa maison, même si c'est «effrayant» d'affronter Milton.
09.10.2024, 19:5710.10.2024, 09:58
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Il suffit que l’actualité américaine évoque les millions d’habitants contraints d’abandonner leur foyer s’ils veulent échapper à «l’ouragan du siècle» en Floride, pour que ceux qui décident de s’enraciner au cœur de la catastrophe fassent les gros titres. Mercredi matin, on vous parlait par exemple du «Lieutenant Dan», un personnage haut en couleur, unijambiste et rescapé du cancer, qui refuse de quitter son petit voilier sur lequel il vit à l’année dans la baie de Tampa.

D’autres humains récalcitrants font la Une en ce moment, alors que Milton s’apprête à dévaster la côte ouest de la Floride. A l’image de Caroline Calloway, 32 ans, qui n’abandonnera pas sa maison de Sarasota. Caroline est une influenceuse. L’une des premières à avoir goûté à une espèce de célébrité sur Instagram, en 2012. Consciente de l’ampleur du monstre qui s’approche de sa priorité, elle offre actuellement à son public un récit de son aventure, minute par minute, avec un mélange d’appréhension et de bravades.

«Donc si vous avez suivi l'ouragan Milton, euh, je vais mourir! Il est censé toucher terre dans la région de Sarasota-Bradenton. Je suis à Sarasota, je vis au bord de l'eau, c'est la zone A, évacuation obligatoire»
Caroline Calloway, sur Instagram

Elle n'est pas la seule à prédire une mort assurée à ceux qui refusent d'évacuer. Les maires de la plupart des villes de la baie de Tampa ont propagé des conseils macabres aux habitants, les suppliant de quitter les côtes le plus rapidement possible.

Des appels à évacuer que l'influenceuse américaine a pourtant partagés elle-même sur ses réseaux sociaux, comme pour prouver qu'elle est bel et bien dans une zone à très haut risque. Plus tard encore, c'est une carte du NY Times qu'elle publiera sur Instagram, en y ajoutant l'emplacement de sa maison.

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Caroline Calloway semble avoir une raison bien à elle de vouloir s'accrocher à son foyer. Dans une vidéo publiée en story, mercredi, elle évoque l'épisode traumatisant de l'évacuation de sa maman, alors que l'ouragan Ian dévastait la côte ouest de la Floride en 2022.

«La dernière fois que j'ai évacué pour l'arrivée d'un ouragan, je suis allée chez ma mère à Northport. Toute sa rue a été inondée et nous avons été évacués après trois jours sans électricité ni eau courante par l'armée américaine»
Caroline Calloway, sur Instagram

Dans la même séquence, l'influenceuse explique comment elle se prépare au pire. Et, le moins que l'on puisse dire, c'est que ça paraît sommaire: «Je vais rester ici avec mon chat. J’ai rempli la baignoire avec de l'eau de secours, nous avons de la nourriture, mais c'est un peu effrayant.»

«Je vous tiendrai au courant»
Caroline Calloway

Qui est cette Caroline?

Le monde va-t-il réellement devoir assister à la mort en direct de la «pire influenceuse du monde»? C'est ainsi que la surnomment les médias américains, tant son parcours sur les réseaux sociaux est truffé de mensonges et d'arnaques en tous genres. Révélée en 2012 lorsqu'elle n'était encore qu'une étudiante à l'université de Cambridge, en Angleterre, elle admettra très vite avoir falsifié ses diplômes scolaires pour y entrer.

Parlant ouvertement de sa dépression, de ses troubles anxieux et de ses addictions aux médicaments, on l'appelait aussi «Gatsby de Cambridge», pour les fêtes opulentes qu'elle organisait et narrait sur son compte.

Un compte qui, hélas, fut artificiellement gavé d'abonnés, que la jeune femme achetait en masse histoire de s'offrir rapidement une communauté à moindre effort. Au fil des ans, elle tentera de publier des bouquins qu'elle abandonnera en cours de route, contrainte alors de rembourser les avances reçues par les éditeurs. Ce n'est qu'en 2023 que Scammer, son premier vrai livre, obtiendra non seulement des ventes honorables, mais des critiques élogieuses, notamment du Washington Post et de Vogue:

«Scammer accueille Caroline sur la scène en tant que nouveau personnage: celui d'une écrivaine habile et drôle»
Vogue, en 2023
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De quoi faire oublier, pour certains, l'époque où Caroline Calloway fut accusée d'avoir escroqué ses abonnés, en vendant des billets pour des ateliers créatifs dans tous les Etats-Unis, à presque 200 dollars la place, qui ne verront jamais le jour. Surnommée à l'époque la «Fyre Festival des influenceuses», en référence à ce célèbre raout qui n'a jamais existé, Calloway ira se réfugier à Sarasota, en Floride, là où son arrière-grand-père, Owen Burns, a fait une carrière très remarquée dans le développement immobilier.

Aujourd'hui, Caroline Calloway attend donc l'ouragan Milton (et peut-être la mort) dans sa maison qui donne directement sur la plage. Une région qui, selon les dernières prédictions des spécialistes, devrait être totalement inondée dans les heures qui viennent. Mais peut-être que, d'ici là, les forces de l'ordre iront toquer à la porte de cette trentenaire qui semble bien décidée à raconter la fin de sa vie, en direct sur Instagram. Ce qui ne serait pas une mauvaise chose (entre nous).

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