Cette découverte de nos confrères de RTSinfo a secoué le monde médiatique français. Plusieurs influenceuses prétendant appartenir au clan Le Pen utilisent TikTok pour défendre les idées du Rassemblement National, le parti d'extrême droite auquel appartient Marine Le Pen. Elles comptent plusieurs dizaines de milliers d'abonnés et des centaines de milliers de vues. Leurs poses suggestives sur des musiques tendance semblent formatées pour être appréciées des algorithmes et de la gent masculine.
Ce qui est troublant, c'est leur ressemblance avec Marine Le Pen et Marion Maréchal, avec qui elles affirment avoir un lien de parenté. Un lien qu'elles affichent explicitement en assumant leur fierté d'appartenir à la dynastie Le Pen dans leurs publications.
Que ce soit Amandine Le Pen, Chloé Le Pen ou Léna Maréchal, les petites-nièces de Jean-Marie Le Pen sont en réalité des deepfakes, créés avec une intelligence artificielle. Depuis les révélations de la RTS, la mention «contenu généré par l'IA» qu'autorise TikTok, est apparue en description du profil. 48h après que les autres médias ont relayé l'information, la plupart de ces profils ont été supprimés de TikTok.
Si certains montages sont évidents, les plus populaires sont très réussis et ont de quoi faire illusion. L'idée qu’une IA puisse avoir juxtaposé les visages de Marine Le Pen et de Marion Maréchal sur celui d’un mannequin ne vient pas forcément à l'esprit des internautes, comme en témoignent les nombreux commentaires sous les publications.
Derrière les poses lascives et leurs moues innocentes, les trois fausses nièces ont pour point commun de répandre les idées défendues par l’extrême droite. Elles prônent le patriotisme, défendent «les valeurs de la France» et s’en prennent notamment à l'islam. Les élections européennes du 9 juin et la victoire de Jordan Bardella sont souvent mentionnées.
Si le deepfake est utilisé habituellement dans un but humoristique, les créateurs des fausses nièces Le Pen jouent avec un flou juridique sur l'usurpation d'identité pour aguicher les utilisateurs des plateformes vers des contenus politiques. Dans son article, la RTS rappelle que 20% des vidéos traitant de sujets d'actualité sur TikTok contiendraient de fausses informations selon une étude spécialisée dans la lutte contre les fake news.