Les entreprises américaines ne pourront plus investir librement à l'étranger dans les technologies les plus avancées, dont l'intelligence artificiel (IA) ou l'ordinateur quantique, si cela concerne des «pays problématiques», a annoncé mercredi le Trésor. Il cite notamment la Chine, qui a immédiatement condamné cette décision.
Issue d'un décret signé par le président Joe Biden, ceci doit permettre de «défendre la sécurité nationale américaine en protégeant les technologies critiques de la prochaine génération d'innovations militaires», a précisé le Département du Trésor:
Concrètement, les nouvelles règles imposent aux entreprises, et aux particuliers, américains d'informer l'administration pour certains types de transactions. Elles en interdisent purement et simplement d'autres dès lors qu'elles impliquent des «entités en lien avec les technologies avancées identifiées dans le décret».
Le nouveau décret américain limitant les investissements dans l'intelligence artificielle et d'autres technologies chinoises «perturbe gravement la sécurité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales», a dénoncé jeudi Pékin:
La crainte de l'administration est de voir la Chine profiter des investissements américains non seulement en terme de transfert de technologies mais également via «des bénéfices intangibles», tels que de l'accompagnement dans la mise en place de lignes de production, des échanges de connaissances et d'accès aux marchés.
Pour autant, le décret ne devrait pas concerner certains types de transactions, dès lors qu'elles concernent des entreprises cotées ou des filières d'entreprises américaines.
Le volume des transactions et leur montant total concernés par ces restrictions pourraient être au final très réduits, l'impact réel de cette décision pourrait être plus large:
En octobre, Washington avait annoncé renforcer les contrôles aux exportations vers la Chine des semi-conducteurs de haut de gamme «utilisées dans des applications militaires». Les Pays-Bas et le Japon, également producteurs de semi-conducteurs, avaient emboîté le pas des Etats-Unis en mars. Pékin avait répliqué en annonçant des restrictions des exportations de certains produits, dont les métaux rares nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs. (ats/jch)