L'annonce du décès d'Ebrahim Raïssi avait été donnée en début de matinée par les agences de presse et les sites d'information après la découverte de l'épave de l'hélicoptère à l'aube.
«Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (...) a sacrifié sa vie pour la nation», a indiqué le gouvernement dans un communiqué. Le pays observera cinq jour de deuil, annonce faite par le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
«Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d'Iran a rejoint le royaume suprême», a pour sa part écrit l'agence officielle Irna, en saluant «le martyre» des victimes.
L'hélicoptère du président a disparu dimanche en début d'après-midi alors qu'il survolait une région de l'Iran escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard. La perspective de découvrir vivants le président et les huit autres passagers avait progressivement diminué durant la nuit. Parmi eux figuraient:
Les secours ont récupéré lundi matin les dépouilles des neuf passagers. «Nous sommes en train de transférer les corps des martyrs à Tabriz», la grande ville du nord-ouest de l'Iran, a annoncé le Croissant Rouge.
A la demande de Téhéran, Moscou avait annoncé envoyer en Iran une cinquantaine de spécialistes des opérations de sauvetage, des véhicules tout-terrain ainsi qu'un hélicoptère. Le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu avec l'ambassadeur d'Iran en Russie, selon l'agence de presse officielle Tass.
Plusieurs pays du golfe Persique (Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis et Koweït) ont apporté leur soutien à Téhéran et offert de l'aider dans les recherches, au même titre que la Syrie et l'Irak.
La Turquie a déployé 32 secouristes et un drone de vision nocturne qui a été opérationnel durant la nuit, tandis que l'Union européenne a annoncé avoir activé, à la demande de l'Iran, «le service de cartographie de réponse rapide CopernicusEMS» pour épauler Téhéran dans les recherches.
Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est déclaré «profondément attristé et choqué par la disparition tragique» du président iranien. Des messages de condoléances ont été envoyés par d'autres dirigeants, dont le Premier ministre irakien Mohamed Shia al-Sudani.
Le décès, à 63 ans, d'Ebrahim Raïssi ouvre une période d'incertitude politique en Iran, au moment où la région est secouée par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, un allié de la République islamique.
Ebrahim Raïssi, qui avait le titre d'ayatollah, présidait la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids.
Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l'avait battu à la présidentielle de 2017.
Il était soutenu par la principale autorité de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé dimanche soir les Iraniens à «prier» et «espérer que Dieu ramènera le président et ses compagnons dans les bras de la nation».
La constitution prévoit que, en cas de décès, le président est remplacé par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, en attendant la tenue d'une élection présidentielle dans les 50 jours.
Ebrahim Raïssi s'était rendu dimanche dans la province d'Azerbaïdjan oriental, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président d'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays. Au cours d'une conférence de presse commune, il a de nouveau apporté son soutien au Hamas face à Israël.
«Nous pensons que la Palestine est la première question du monde musulman», a-t-il dit. Dans un message de condoléances, le Hamas a salué un «soutien à la résistance palestinienne».
(baf/ats)