Les autorités en Iran ont bloqué l'accès à Instagram et WhatsApp après six jours de protestations contre la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs. Au moins 17 personnes, dont des manifestants et des policiers, ont péri dans la répression, selon le bilan d'un média d'Etat jeudi 22 septembre. Les responsables iraniens ont nié toute implication des forces de sécurité dans la mort des protestataires.
Le bilan risque toutefois d'être bien plus lourd. L'ONG d'opposition Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, ferait état d'au moins 31 civils tués par les forces de sécurité. Amnesty International a, quant à elle, dénoncé une répression brutale. Elle a fait état «d'un recours illégal aux tirs de grenailles, billes d'acier, gaz lacrymogène, canons à eau et coups de bâton pour disperser les manifestants».
Depuis le début des manifestations, les connexions sont ralenties. Selon l'agence de presse Fars:
Instagram et WhatsApp étaient les applications les plus utilisées en Iran, depuis le blocage des plateformes comme Youtube, Facebook, Telegram, Twitter et Tiktok ces dernières années. De plus, l'accès à Internet est largement filtré ou restreint par les autorités.
Des experts des droits humains ont jugé:
Les images les plus virales sur les réseaux sociaux sont celles où l'on voit des femmes mettre le feu à leur foulard.
Vendredi 23 septembre, à l'appel d'une organisation gouvernementale, des manifestations en faveur du port du voile doivent avoir lieu à travers l'Iran, notamment devant l'Université de Téhéran après la prière hebdomadaire musulmane, selon l'agence officielle Irna. Elle explique:
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a annoncé des sanctions économiques visant la police des moeurs iranienne et plusieurs responsables de la sécurité pour les «violences contre les manifestants», ainsi que pour le sort de Mahsa Amini.
Les protestations des derniers jours sont parmi les plus importantes en Iran depuis celles de novembre 2019, déclenchées par la hausse des prix de l'essence, en pleine crise économique. Une centaine de villes avaient été touchées par une contestation, sévèrement réprimée. Le bilan officiel est de 230 morts, plus de 300 selon Amnesty International. (ats)